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Henri Choquet, une figure locale

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Dans le petit village rural de Saint-Éman, au cours de ces deux derniers siècles, des familles ont tracé de profonds sillons dans le terreau de nos mémoires : Sotteau, Courteil, Duchêne, Onillon, Beaudoux, Fauquet, Morin, Taillandier, … Choquet.

 

Des patronymes que l’on trouve régulièrement, de génération en génération, en consultant les registres paroissiaux, les actes d’état-civil, ainsi que les délibérations des conseils municipaux qui se sont succédés au fil du temps... Quelques familles sont tellement ancrées dans notre terroir qu’elles en ont imprimé le nom de certains lieux-dits : Fauquet pour les Fauquetteries, Morin pour la Morinerie, Taillandier pour la Taillanderie, …

Plus près de nous, à la fin du XXe siècle, le 17 novembre 1994, s’éteignait une figure locale, celle d’Henri Choquet né le 8 novembre 1908 à Saint-Éman. Entré au conseil municipal en 1945, il allait, pendant près de cinquante ans, s’impliquer dans la bonne marche du village qui s’ouvrait à la modernité galopante de l’après-guerre. Le cadastre, le réseau des canalisations d’eau, les bâtiments et édifices communaux n’avaient pas de secret pour lui… Tout le monde savait à quelle porte frapper, à La Taillanderie, pour recueillir les renseignements que l’on s’évertuait à trouver.   Résonnent encore aux oreilles de quelques habitants, à l’heure du café, le bruit des sabots sur les pavés annonçant la visite d’Henri Choquet venu nous conter quelques anecdotes avec de la malice plein les yeux, à en faire friser sa belle et généreuse moustache poivre et sel…

 

            En 1945, Henri Choquet, outre son implication dans les affaires communales, allait se lancer dans l’entreprise de sa vie : la briqueterie de Bailleau-le-Pin, renommée pour la qualité et le sérieux de son travail. Des moules (*) ont gravé à jamais le nom de Choquet dans les parements en briques de l’habitat régional. 

 

(*) Ces moules sont exposés au musée « La sueur du grand-père » à Bailleau-le-Pin créé par Jacques Gavard, un ancien maréchal-ferrant, décédé en mars 2019.

Henri Choquet en quelques dates...

  • 08/11/1908 : naissance à Saint-Éman, au lieu-dit La Morinerie,

  • 12/01/1929 : mariage à Montigny-le-Chartif avec Germaine Albérique Coquan,

  • Courant 1945 : crée sa briqueterie, à Bailleau-le-Pin

  • 18/05/1945 : entre au conseil municipal de Saint-Éman

  • 17/11/1994 : décès à Illiers-Combray, à l'âge de 86 ans,

  • 30/03/2003 : décès de son épouse Germaine à Chartres, à l'âge de 95 ans.

Les descendants d’Henri Choquet, quant à eux, ont pris leur envol et quitté les terres de Saint-Éman pour bâtir à leur tour une vie imprégnée des valeurs transmises par leurs parents, durs à la tâche, ne rechignant jamais face aux lourdes besognes qui les attendaient. Aujourd’hui encore, en s’entretenant avec quelques membres de la famille, on constate qu’une partie d’eux-mêmes, celle du cœur, est restée à Saint-Éman, pays de leurs ancêtres.

 

Leurs aïeux se sont durablement enracinés dans les terres de Saint-Éman. Leurs empreintes, telles des fossiles d’ammonites découverts au détour d’un chemin bordant le Loir, font partie de l’histoire des émanois.

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Au XIXe siècle, dans les registres communaux des contributions foncières, on trouve trace de la famille Choquet en 1878 avec Théophile Choquet, berger à Mirougrain, qui sera ensuite domicilié à la Morinerie. Il était déclaré propriétaire de 63,55 ares à la Folie (lieu-dit à côté de l’actuel étang loué par les Brochetons du Loir). Sur la période de 1905 à 1912, Pierre Choquet domicilié à la Morinerie est déclaré propriétaire d’un jardin de 14 ares au lieu-dit la Taillanderie. En 1912, cette parcelle, augmentée de 5 ares de terre, est transmise à André Choquet.

André Choquet, le père d’Henri, était forain. Dans toutes les fêtes environnantes, il tenait deux stands : chamboule-tout, et tir à la carabine, avec un rayon confiseries. Henri, enfant, accompagnait son père et l’aidait à tenir les stands jusqu’à  son entrée en apprentissage vers l’âge de 13 ans à la briqueterie de Saint-Éman exploitée par M. Silly. (*)

 

(*) Ce briquetier n’est pas à confondre avec Pierre Silly habitant lui aussi le village et qui reprendra plus tard, à son compte, les stands de forain.

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Dans le registre des déclarations fiscales, nous lisons à la date du 16 mai 1930 :


" M. Choquet André demeurant à Saint-Éman déclare qu’il a cessé d’exploiter son commerce de marchand forain le 1er octobre 1929 et demande la suppression totale de la taxe sur char et voiture et de la contribution des patentes depuis cette date."

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Le Journal de Brou, dans son édition du 17 juillet 1929, annonce la grande fête annuelle d’été à Illiers. Parmi les attractions sont citées le stand de tir et les confiseries Choquet (André) associé à un dénommé Logé.

 

À l’occasion des courses hippiques d’Illiers en septembre 1930, le journal local informe ses lecteurs qu’une grande fête foraine sera organisée avec de nombreuses attractions dont le manège Martinez,  les tirs et confiseries Choquet et Lochet, (NDLR : autre orthographe de Logé)…. 

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En 1930, André Choquet, habitant au lieu-dit La Morinerie, fit l’acquisition de la maison familiale située place du lavoir, face à l’église du village. C’est dans cette maison que naîtront, plus tard, plusieurs enfants d’Henri Choquet, le fils unique d’André.

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Le Journal de Brou, dans sa parution du mercredi 8 avril 1931, nous apprend le décès tragique de la première épouse d’André Choquet :

Mme Françoise Choquet, 43 ans, rentière, originaire d’Happonvilliers, s’est pendue, à Saint-Éman, dans sa chambre au cours d’une crise de neurasthénie.

NDLR : La maman d'Henri Choquet était donc communément appelée Françoise Choquet, de par son nom d'épouse. Mais il pourrait y avoir des confusions dans son patronyme : en effet, elle est la fille naturelle de Julienne Adrienne Ernestine BIET. Elle aurait donc dû se nommer Françoise BIET. D'ailleurs son acte de naissance laisse entendre que ce sont les prénoms de "Françoise Geneviève" qui lui ont été donnés, et donc BIET resterait son patronyme. Or lors de son mariage avec André Choquet, elle est appelée Geneviève (prénom) FRANÇOISE (nom)

 

André Choquet puis sa deuxième épouse devenue veuve, ont longtemps assuré le gardiennage du château des Pâtis qui n’était plus occupé par la famille De Goussencourt. C’est ainsi que le 20 mars 1935, on pouvait lire dans le Journal de Brou :  

Mme veuve Choquet, née Louise Sergent, 49 ans, journalière à Saint-Éman a porté plainte pour la disparition d’une courroie placée dans un hangar du château de Saint-Éman dont elle a la garde.

Au début des années 30, les stands d’André Choquet ont été cédés à Pierre Silly (NDLR : Dans le recensement de l’année 1931, Pierre Silly est effectivement déclaré exerçant la profession de forain). Il vendait également sur les marchés environnants le beurre qu’il fabriquait ainsi que des légumes de sa propre production.

 

Après son apprentissage à la briqueterie de Saint-Éman, Henri Choquet travailla comme cantonnier, puis magasinier aux Ponts-et-Chaussées d’Illiers… jusqu’en 1945, année de la paix retrouvée pour la France, mais pour lui, une nouvelle bataille à livrer à Bailleau-le-Pin.

 

Si Henri Choquet, très jeune, fit son apprentissage dans une briqueterie à travailler l’argile, la terre cuite, à façonner les briques et les tuiles, ce n’est pas un hasard… En effet, on apprend, sans être totalement surpris avec la grosse moustache à la gauloise qu’on lui a connue, qu’il était tombé dedans tout petit comme Obélix... Si les ascendants d’Henri Choquet exerçaient plutôt des métiers agricoles : berger, journalier,… il en allait tout autrement du côté Beaudoux.

Pierre André Choquet, le grand-père de Henri, avait épousé Marie Justine Beaudoux, dont le père et le grand-père étaient eux-mêmes tuiliers à Nonvilliers-Grand-Houx. On imagine sans peine que le petit Henri devait traîner ses guêtres avec son grand-père autour des séchoirs et du four à briques familial.

 

Parmi les briquetiers-tuiliers de notre village on trouve trace de François Beaudoux en 1840 et de Joseph Harranger en 1901… quand on disait qu’il n’était pas surprenant de voir Henri Choquet travailler la terre cuite, … c’était indéniablement inscrit dans ses gênes !

Il est le dernier briquetier de la région de Saint-Éman

Le meilleur hommage que l’on puisse rendre à Henri Choquet est de reproduire le long article qui lui a été consacré par La République du Centre le vendredi 19 mai 1989 :

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Ouvrons le livret de famille d'Henri Choquet...

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Acte de naissance :

 

            L’an mil neuf cent huit le huit novembre à quatre du soir par devant nous Louis Antoine Edgar comte de Goussencourt, maire et officier de l’état civil de la commune de Saint-Éman, à la mairie, a comparu Choquet Pierre André âgé de soixante neuf ans journalier à la Morinerie en cette commune lequel nous déclare que ce jourd’hui à neuf heures du matin Geneviève Françoise sa belle-fille âgée de vingt ans, sans profession, épouse de Choquet André Alexandre Justin, journalier à la Morinerie, actuellement malade, est accouché ce jourd’hui au domicile de son mari sus indiqué, d’un enfant du sexe masculin qu’il nous a présenté et auquel il a dit vouloir donner les prénoms de Henri André. Les dites déclaration et présentation faites en présence de Fauquet Gustave Baptiste âgé de soixante ans, propriétaire et de Grégoire James Abel âgé de trente six ans, cafetier, tous deux domiciliés en ce bourg, non parents de l’enfant. Dont acte que nous avons signé avec le déclarant et les témoins, après lecture faite.

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Mariage :

 

Henri Choquet et Germaine Coquan se sont mariés le 12 janvier 1929 à Montigny-le-Chartif. Le 30 décembre 1928, la publication de mariage était signée par Albert Courteil, en la mairie de Saint-Éman, avec le tampon et le timbre fiscal de rigueur.

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Les enfants :

 

Au cours de leur vie, le couple a eu six enfants :

 

  • 1/ Henri (fils), (Léon, Paul) né le 2 février 1928 à Montigny-le-Chartif, décédé le 5 décembre 2017.

 

Dans la presse locale, en 1941, on retrouve sa trace et on apprend à son sujet qu’il a obtenu son certificat d’études à l’âge de 13 ans :

La Gazette de la Beauce et du Perche, dans son édition du samedi 5 juillet 1941, donne la liste des enfants du canton d’Illiers reçus au certificat d’études :

Bay Marcel, Choquet Henri (fils), Courteil Gaston, Leroux Marcel, et Ménager Bernard (*).

(*) NDLR : nous venons d'apprendre le décès de ce dernier le 28 juin 2022, à l'âge de 93 ans.

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En septembre 1945, dans l’Écho républicain on apprenait qu’Henri Choquet (fils) s’était fait voler son blouson alors qu’il était au bal à Illiers. Toujours domicilié à Saint-Éman, il exerçait la profession de forgeron aux Ateliers du Loir à Illiers.

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  • 2/ André, (Roger) né le 5 juillet 1929 à Illiers, décédé le 3 avril 2013 était menuisier à l’entreprise Clément de Bailleau-le-Pin.

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  • 3/ Paulette, (Léone) née le 18 octobre 1930 à Saint-Éman. Elle a obtenu son certificat d’études en juin 1944 à l’époque du débarquement des alliés en Normandie. Elle habite sur Paris.

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  • 4/ Jeannine, (Yvette) née le 26 mai 1933 à Saint-Éman a travaillé comme secrétaire à Chartres, rue des Comtesses, à l’entreprise des Pompes Gourdin.

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  • 5/ Pierre (Marcel, Claude) né le 18 mars 1938 à Saint-Éman. Plombier-chauffagiste chez Guillaumin à Lucé. Dix ans le séparaient de son frère Henri, l’aîné de la fratrie.

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  • 6/ Guy (Jean) né le 26 août 1939 à Saint-Éman, décédé 11 mois plus tard, le 4 août 1940,  des suites d’une péritonite qui n’a pu être soignée en pleine période de retour d’exode dans la France occupée empêchant les déplacements d’urgence vers les hôpitaux.

À la sortie de la guerre, en 1946, un recensement national de la population avait été entrepris. À Saint-Éman, au foyer Choquet, on dénombrait neuf personnes :

  • Adrienne Choquet née Sergent, en 1885, Veuve, auxiliaire des P.T.T.

  • Henri Choquet, chef de famille, né en 1908, briquetier-tuilier.

  • Germaine Choquet née Coquan, épouse, née en 1908, sans profession

  • Henri Choquet, fils, né en 1928, ouvrier tôlier.

  • André Choquet, fils, né en 1929, ouvrier menuisier.

  • Paulette Choquet, fille, née en 1930, élève.

  • Jeannine Choquet, fille, née en 1933, élève.

  • Pierre Choquet, fils, né en 1938, élève.

  • Albérique Coquan née Blaise, belle-mère, née en 1869.

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Henri Choquet, ses mandats de conseiller municipal, et d’adjoint au maire :

C’est à l’issue des scrutins des 29 avril et 13 mai 1945 qu’Henri Choquet fit son entrée dans l’équipe municipale aux côtés de : Esnault Théodore, Duchêne Mary, Courteil René, Grégoire Abel, Silly Pierre, Renou Edouard, Courteil Albert (le plus âgé des conseillers), Sotteau Charles, Loison Léon.

Lors de la séance du 18 mai, Courteil René fut élu maire par 7 voix contre 1 à Duchêne Mary. Pour l’élection du 1er adjoint, il fallu trois scrutins pour départager Duchêne Mary, Sotteau Charles, Loison Léon et Choquet Henri… âpre bataille. À l’issue du 3éme vote, Duchêne Mary fut proclamé adjoint avec 6 voix.

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À cette époque la population de Saint-Éman était de 76 habitants, le dernier recensement datant de 1936 (NDLR : le recensement de 1946 précisera que la population était portée à 99 habitants). Madame Franc Hélène assurait le secrétariat de la mairie. Démissionnaire en 1946, elle sera remplacée par Mademoiselle Marcelle Griffon, demeurant à Illiers, née à Paris le 9 février 1891.

C’est en 1973, lors de la séance du conseil municipal du 29 avril, que le maire, Gérard Courteil, informe les conseillers qu’une médaille d’honneur est accordé à Monsieur Choquet pour son dévouement à la commune comme conseiller municipal depuis 1945.

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Lors de la séance du 19 mars 1977, suite aux résultats des élections municipales du 13 mars, Gérard Courteil est reconduit dans son mandat de maire. Jacques Maranjon est élu 1er adjoint. Pour le poste de 2éme adjoint, au second tour de scrutin, Henri Choquet a obtenu la majorité absolue devant Jean-Claude Foussard. Henri Choquet fut désigné délégué titulaire de la commission Chemins et assainissement, et délégué auprès du Syndicat des Eaux.

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Le 11 mars 1983, suite aux élections municipales du 6 mars, Gérard Courteil est réélu maire. Le conseil municipal décide de nommer deux adjoints. Henri Choquet est élu 1er adjoint à la majorité absolue dès le premier tour de scrutin. Brigitte Guyon est proclamée deuxième adjointe.

Le 3 juin 1984, à l’occasion de l’inauguration du lotissement « Les Eaux Claires », Messieurs Gérard Courteil et Henri Choquet allaient être honorés en recevant, chacun, une médaille.

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Le journal « La République du Centre » écrira un article sur cette cérémonie :

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Lors de la séance du conseil municipal en date du jeudi 29 janvier 1987, M. Choquet Henri fait part aux membres du conseil de son projet de créer trois lots à bâtir dans son terrain cadastré ZA 158, et qu’il donne à la commune une parcelle de 300 m²  comprise dans ce terrain. Compte-tenu de ce don qui agrandirait la place devant l’église, la commune prend à sa charge la canalisation d’eau qui traverse ces terrains à bâtir, et une partie du réseau d’eaux pluviales. Le conseil valide ces projets.

En mai 1987, les travaux de la mairie neuve se terminent, les locaux sont ouverts au public. L’inauguration par les officiels se fera ultérieurement selon les agendas des personnalités invitées. Pour cette nouvelle mairie, Henri Choquet nourrissait un projet personnel : faire que le premier mariage qui y soit célébré soit celui de son petit-fils Eric qui devait très prochainement épouser Melle Koulmig Kervoelen, et en sa qualité de 1er adjoint avoir le privilège d’unir officiellement les jeunes époux.

 

Le journal « L’Écho » allait dans un article mentionner la grande déception d’Henri Choquet victime, au dernier moment, d’un problème de santé le privant d’une joie qu’il s’était promise à l’approche de la fin de ses longs mandats au conseil municipal de Saint-Éman :

Dans la nouvelle mairie de Saint-Éman a été célébré samedi l’union de Melle Koulmig Kervoelen avec Eric Choquet.

M. Eric Choquet n’est autre que le petit-fils de M. Choquet, adjoint au maire de Saint-Éman. Celui-ci se faisait une joie toute particulière d’unir son petit fils pour son premier mariage dans le nouveau bâtiment municipal, mais un incident de santé, deux jours auparavant, ne lui a pas permis.

C’est en lui souhaitant un bon rétablissement que M. Courteil, maire, a uni ces jeunes époux.

Le jeune marié né à Chartres mais qui a passé toute sa jeunesse à Saint-Éman est le fils de M. et Mme Choquet Pierre, habitant 62, rue Claude-Debussy à Mainvilliers. Son épouse originaire de Locmaria-Berrien (Finistère) est la fille de M. et Mme Kervoelen domiciliés à Trizay-Coutretot dans le Perche.

La cérémonie religieuse a été célébrée en la petite église de Saint-Éman par M. le curé Maillard d’Illiers.

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(NDLR : Pour la petite histoire, il est bon de souligner qu’Henri Choquet a été marié par Albert Courteil, maire, en 1929, et plus d’un demi-siècle plus tard, c’est Gérard Courteil, le petit-fils du maire de l’époque, qui unit à son tour, Eric Choquet, le petit-fils d’ Henri…).

Le 7 avril 1989, le conseil municipal décide d’honorer M. Choquet Henri et M. Silly Pierre en souvenir et en récompense des années passées au service de la commune. Un cadeau sera offert à chacun d’entre eux lors de la cérémonie du 8 mai.

Une rubrique nécrologique dans la presse,
et l’oraison funèbre de Gérard Courteil, maire de Saint-Éman

Qui cherche trouve ! Dans les archives de la mairie, au milieu de dossiers oubliés, se cachent encore des documents qui suscitent bien des émotions et qu’il convient d’exhumer aujourd’hui tant pour l’histoire de notre village que pour le souvenir des familles concernées.

À la rubrique « Nécrologie » du Journal L’Écho républicain en date du 18 novembre 1994, nous pouvions lire :

 

     « C’est avec une vive émotion que la commune de Saint-Éman a appris, hier le décès de M. Henri Choquet. Avec sa disparition survenue le 17 novembre, à l’âge de 86 ans, c’est aussi un personnage haut en couleur qui nous quitte. Ancien briquetier, très attaché à ses racines M. Choquet a participé activement au développement de sa commune et n’hésitait pas à relever ses manches. Conseiller municipal élu en 1945, il ne quittera la mairie qu’en 1989. Il décidait de ne pas se représenter après deux mandats successifs de premier adjoint. Malgré cette disparition le nom de M. Choquet restera toujours associé à sa commune (*). En effet, un plan d’eau porte son nom.

     En ces pénibles circonstances, l’écho républicain adresse ses sincères condoléances à son épouse, ses enfants et toute sa famille.

     Les obsèques de M. Choquet seront célébrées le lundi 21 novembre, à 14 heures, en l’église de Saint-Éman ».

 

(*) NDLR : Et 28 ans plus tard... lors de son inauguration du 14 mai 2022, le site internet « Histoire, Légendes, Patrimoine de Saint-Éman » allait rendre un hommage particulier à Henri Choquet en présence de sa famille.

L'Écho républicain du 18 novembre 1994

Nous vous livrons aussi le texte écrit par Gérard Courteil, maire de Saint-Éman, pour l’oraison funèbre, lignes emplies d’émotions :

 

            « C’est avec beaucoup de tristesse que je dis un dernier adieu à mon ami Henri Choquet, qui nous quitte, après une vie professionnelle et familiale bien remplie.

 

            Très attaché à notre petite commune, on pourrait presque dire à sa commune, où il est né. Il y passe une grande partie de sa vie. Quelques années passées dans son entreprise de briqueterie à Bailleau-le-Pin, …  il revient à Saint-Éman.

 

            Élu conseiller municipal en 1945, puis adjoint en 1977, il le restera jusqu’en 1989, date à laquelle il décide, pour des raisons de santé, de quitter la mairie et même la commune.

 

              Tout au long de sa vie d’élu, il participe activement au développement de notre commune, aidant de ses connaissances des lieux et des gens, avec toujours beaucoup de bon sens et la volonté d’être utile. Il crée deux lotissements, participe au projet de construction de la mairie, d’aménagement du bourg, de la place de l’église.

 

          Toujours présent, beaucoup d’entre nous garderont le souvenir d’un homme prêt à rendre service.


           

Discours de Gérard Courteil, le 21 novembre 1994

             Il nous quitte, mais sa mémoire restera longtemps avec nous à Saint-Éman : tant de lieux, de choses sont associés à son nom ; et ce sera le plus grand hommage que nous pourrons lui rendre, que de parler de lui en l’associant à un événement de la commune.

 

            À son épouse, à ses enfants, et à toute sa famille, je leur présente mes plus sincères condoléances et toute ma sympathie ».

Aujourd’hui, dans le cimetière, au pied du « porche-caquetoire », les sépultures de la famille Choquet, depuis l’aube du XXe siècle, sont les véritables « gardiens du seuil » de notre petite église de Saint-Éman.

 

Reposent en ces lieux Pierre Choquet décédé le 25 décembre 1919 à l’âge de 81 ans et son épouse Marie, Justine Beaudoux. À leurs côtés, André Choquet décédé le 17 février 1935 à l’âge de 54 ans et son épouse Geneviève Françoise, et Henri Choquet décédé le 17 novembre 1994 et son épouse Germaine Coquan avec leur enfant Guy décédé à l’âge d’un an. Un peu plus loin, côté nord du cimetière, on peut voir la tombe de Marthe Choquet, née en 1873, sœur aînée d’André, et décédée en 1963 à l’âge de 90 ans. Elle avait travaillé comme servante au château de Mirougrain.

 

Pour la quête filiale d’une famille, il faut parfois quitter les cimetières pour feuilleter les registres paroissiaux et d’état-civil exhumés des archives afin de retrouver les traces des aïeux les plus lointains. La famille Choquet n’y déroge pas, et l’arbre généalogique permet de remonter le temps jusqu’au début du XVIIIe siècle avec Charles Choquet père…. À l’époque du règne du roi Louis XV.

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