top of page
façade-route.jpg

La mairie de Saint-Éman

mairie.jpg

En 1884, le petit village de Saint-Éman s’enorgueillit de bâtir son école-mairie sous l’impulsion de son maire, M. Edgar de Goussencourt, en réaction à une forte menace de disparition voulue par les autorités dès 1838 augurant, pour le village, une perspective à court terme de fusion, d’annexion, d’éclatement territorial, forme à déterminer entre les protagonistes.

construction-19880516.jpg

Un siècle plus tard, entre 1985 et 1988, un projet allait se concrétiser… celui de la nouvelle mairie, dossier initié par M. Gérard Courteil et son équipe municipale. Nouvelle construction envisagée en réaction à une nouvelle menace de disparition instiguée par le Conseil Général et la Préfecture en 1972… La population de Saint-Éman étant de 41 habitants, le village était appelé à disparaître condamné à devenir un simple hameau, à s’effacer de la cartographie des villes et villages du territoire. Par la construction de plusieurs lotissements, la population, dès 1990, allait tripler, comptant jusqu’à 143 Émanois en 1999. La mairie de 15 m²  était devenue trop petite pour répondre à l’arrivée des nouveaux administrés et les accueillir dans de bonnes conditions aux permanences de la mairie. Les nouveaux locaux allaient offrir une surface totale de 98 m², de quoi prendre ses aises ! La nouvelle mairie privilégie l’aspect fonctionnel et économique au détriment certainement de l’habitat ancien qui sied bien à notre petit village, témoin de notre passé et de ses métiers manuels disparus.

plan-situation.jpg

À lire ces lignes, on se dit que l’histoire se répète. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et encouragent les maires à l’esprit bâtisseur à passer à l’acte… pour que, jamais, ne meure ce petit village entre Beauce et Perche.

​

Le dossier de construction de la nouvelle mairie adressé à la préfecture le 19 avril 1985 était accompagné d’un mémoire explicatif signé du maire, M. Gérard Courteil et de l’architecte, M. Troussard d’Illiers-Combray, motivant les raisons de cet investissement d’importance pour le modeste budget communal :

  • La commune de Saint-Éman compte actuellement une population de 100 habitants. Cette population est en augmentation d’environ 80 % par rapport au recensement effectué il y a quelques années. Trois petits lotissements existent dans le bourg. Tous les lots sont construits ou en cours d’exécution.

  • La mairie est actuellement aménagée d’une façon très précaire dans un local d’environ 15 mètres carrés dépendant de l’ancienne école désaffectée depuis longtemps. Ce local sert à la fois de secrétariat et de salle de conseil. La classe qui existait a été aménagée en Salle Polyvalente, elle est très régulièrement utilisée par les Sociétés de la région.

  • Le présent projet a pour objet la construction d’une Mairie comprenant : Hall d’entrée, Salle du Conseil Municipal, Secrétariat avec partie Public, Salle d’Archives, lavabo-vestiaire.

  • Le bâtiment sera construit sur 2 niveaux : sous-sol et rez-de-chaussée. Le sous-sol sera utilisé pour remiser les divers matériels appartenant à la Commune, ces divers matériels étant actuellement entreposés chez des particuliers.

  • La nouvelle mairie sera construite sur un terrain existant immédiatement auprès de la Mairie actuelle. Ce terrain a une superficie de 1048 m², il est desservi par les réseaux d’eau, électricité et égout.

  • Le bâtiment sera implanté à l’alignement de l’ancienne École, soit à environ 16 mètres de la route de manière à permettre l’aménagement d’une Place avec parkings.

  • La construction sera réalisée avec les matériaux traditionnellement utilisés dans la région et conformément au Cahier des Charges du lotissement, le terrain utilisé formant le lot n°3 dudit lotissement.

  • Le montant des travaux dont le détail figure au Devis Estimatif joint au présent dossier s’élève à HT 591.133,06 F, total TTC 701.083 F y compris l’aménagement des abords et les honoraires.

M. Troussard, architecte à Illiers, 44, rue de Chartes, était chargé d’instruire le dossier, de gérer les appels d’offres et de veiller aux travaux.

La demande de permis de construire a été déposée le 30 avril 1985. C’est le 7 juin 1988 que sera délivré le certificat de conformité.

Par délibération du Conseil Municipal en date du 24 janvier 1986 les différents marchés ont été attribués après une mise en concurrence.

La réunion s’est tenue sous la présidence de M. Courteil Gérard, maire, M. Choquet Henri, Mme Guyon Brigitte, adjoints, et les conseillers Mrs Teilleux Alain, Figueira Antonio, Sotteau Lucien, Foussard Jean-Claude. Absent : M. Silly Pierre.

​

Les marchés ont été attribués à :

  • Maçonnerie, couverture, assainissement :

            Ets Gérard Taillandier, 4, rue Ste Barbe à Illiers-Combray.

  • Menuiserie, quincaillerie :

            M. André Bezault à Nonvilliers-Grand-Houx.

  • Électricité, chauffage électrique :

            M. Bertin Max, 3, rue des 3 maries à Illiers-Combray.

  • Aménagement des abords :

            M. Pommier à Boissay Cne de Magny.

deliberation-conseil.jpg
panoramique.jpg

Dans la presse locale...

EchoRepublicain-1986.jpg

Dans le journal L’Écho Républicain, un article évoque une réunion qui s’est tenue à Luisant avec les  maires de l’arrondissement de Chartres venus écouter les explications de Patrick Pierrard, secrétaire général de la préfecture, sur le premier bilan de la réforme de la Dotation Générale d’Équipement  (D.G.E.) mise en œuvre depuis le 31 décembre 1985. Les maires avaient manifesté leurs préoccupations dans les modalités d’application de ces nouvelles dispositions. L’article prend l’exemple de la commune de Saint-Éman « qui n’a pas reçu sa part de la Dotation Générale d’Équipement. Le total des subventions déjà accordées ont fait crever le plafond »…

À la lecture de la consolidation des comptes de la construction de la mairie de Saint-Éman, et pour illustrer la problématique évoquée ci-dessus, on remarque en effet une annotation précisant « Subventions : un trop versé rendu d’un montant de 26 760 F ».

NDRL : Au cours de cette période, l’aide au financement des projets d’initiatives locales semblait généreuse et bienveillante avec notamment les subventions du Conseil Général, véritable mécène, ajoutées à celles de l’État. Le niveau des aides publiques, entre 1985 et 1995, a permis, dans nos campagnes, de voir « fleurir » des salles polyvalentes, des aires de jeux, des mairies neuves mais aussi, malheureusement et inexorablement, « se faner » quelques classes d’écoles maternelles et primaires. 

En 1986, un autre article de l’Écho Républicain a pour titre :

 

            À Saint-Éman… La nouvelle mairie est hors d’eau.

​

     C’est après 2 années de discussions que le conseil municipal de St-Éman a adopté en séance du 24 janvier 1986, le projet de construction d’une nouvelle mairie. Construction qui voit le jour, juste à côté de l’ancien bâtiment municipal, sur un terrain acquis en échange par la commune. L’ancienne mairie, construite en 1881 se composant d’une petite pièce pour le bureau du maire, les papiers administratifs, et d’une autre plus grande servant de salle des fêtes, était devenue trop exiguë pour une commune qui a plus que doublé sa population, ces dernières années. Comptant effectivement 47 habitants il y a 8 ans, elle en dénombre 110 aujourd’hui. Deux lotissements, dont un de 15 parcelles, ont trouvé rapidement acquéreurs.

    

EchoRepublicain-1986.png

Cette nouvelle mairie, souhaitée par M. Courteil et ses deux adjoints : Mme Brigitte Guyon et M. Henri Choquet en est aujourd’hui au stade du hors d’eau. Prévu pour accueillir les handicapés, ce nouveau bâtiment se composera d’un hall de réception, d’une salle de réunion, d’une autre pour le secrétariat et d’une pièce pour les archives. Quant à l’ancienne mairie, elle servira exclusivement de salle des fêtes. Les travaux effectués par les entreprises […], sans oublier les habitants de St-Éman « qui n’ont pas peur de mettre la main à la pâte », sont aujourd’hui bien avancés et ne devraient pas compromettre l’inauguration, prévue pour le début de l’année 1987. (NDLR : qui se déroulera en réalité le 3 septembre 1988).

Inauguration de la nouvelle mairie

C’est lors de la séance du conseil municipal du vendredi 12 août 1988 que la date d’inauguration de la nouvelle mairie a été fixée au samedi 3 septembre 1988.

Dans le registre de délibérations du conseil municipal, une page est dédiée à la cérémonie d’inauguration, en présence des personnalités suivantes : M. Martial Taugourdeau, président du Conseil Général, M. Bertrand Gallet, député, M. André Gillot, conseiller général, et M. Gérard Courteil, maire.

inauguration-lettre.jpg
MTaugourdeau.png
BGallet.jpg

Dans son édition du lundi 5 septembre 1988, le journal L’Écho Républicain relate la cérémonie d’inauguration, nous vous retranscrivons intégralement l’article pour revivre ce moment comme si vous y étiez….

 

La nouvelle mairie inaugurée à Saint-Éman, 115 habitants.

M. Courteil, maire, et M. Taugourdeau, président du conseil général, ont visité le nouveau bâtiment.

 

     Saint-Éman a vécu samedi une journée de fête avec l’inauguration de la nouvelle mairie. M. Courteil, maire, accueillit M. Taugourdeau, président du conseil et député ; M. Bertrand Gallet, député ; M. Gillot, conseiller général ;

inauguration-article.jpg

​le capitaine Lanoux, commandant la compagnie de gendarmerie ; les maires des communes environnantes ; l’architecte du projet, M. Troussard, d’Illiers, et les entrepreneurs qui ont participé à la construction.

     Après que le président Taugourdeau eut coupé le ruban tricolore, chacun put visiter les nouveaux locaux qui comprennent une grande salle de réunions, un bureau de secrétariat, une salle d’archives, un vestiaire sanitaire, un grenier et une cave. Chacun put apprécier le caractère très fonctionnel de l’ensemble et la parfaite réalisation des travaux.

       M. Courteil devait ensuite remercier le conseil général de sa subvention sans laquelle le projet n’aurait pu être entrepris. La nouvelle mairie jouxte l’ancienne transformée avec l’ancienne salle de classe en salle de réunions. M. Courteil rappela que, lorsqu’il fut élu à la mairie en 1971, la commune ne comptait que quarante-deux habitants, qu’elle descendait même ensuite à trente-cinq, mais que la réalisation d’un lotissement communal a permis de parvenir à cent quinze habitants. Et l’on peut espérer célébrer de nouveau des mariages dans quelques années grâce aux jeunes.

      M. Gallet a ensuite félicité les élus locaux pour leur courage et leur dynamisme et s’est réjoui de la réussite de l’ensemble que l’on inaugure. Reconnaissant les difficultés éprouvées par les élus des petites communes en raison des faibles ressources, et de l’absence de travail sur place pour la population, il n’en constate pas moins que les habitants profitent de bonnes conditions de vie.

         Le président Taugourdeau, après avoir noté qu’avec cent quinze âmes, Saint-Éman est loin devant Revercourt (la plus petite commune du département, arrondissement de Dreux, avec vingt-neuf habitants), a félicité les édiles locaux de leur bonne gestion. La construction de la mairie subventionnée à 40 % par l’assemblée départementale est revenue en définitive à 500.000 F alors que le devis initial s’élevait à 620.000 francs. Il faut dire que le maire en tête, les habitants ont œuvré gratuitement pour effectuer certains travaux. Le conseil général pour sa part est bien convaincu qu’il faudra aider les petites communes dont l’essentiel des ressources proviennent du foncier non bâti.

inauguration-plaque.jpg

L’achat de la plaque commémorative de l’inauguration de la mairie a été décidé au cours de la séance du conseil municipal en date du mardi 20 décembre 1988. Elle sera définitivement apposée dans le hall d’accueil du nouveau bâtiment.

Liste des secrétaires de mairie par ordre chronologique,
depuis la construction de la mairie neuve en 1988 :

  • Mauricette Colas domiciliée à La Charrière, commune de Saint-Avit-les-Guespières,

  • Isabelle Brigot (Épouse Meunier le 14 juin 1997) domiciliée à Luisant,

  • Marie-France  Plumel domiciliée aux Châtelliers-Notre-Dame,

  • Sylvie Vallée domiciliée à Chauffours, actuelle secrétaire en 2021.

 

Depuis 1988, la durée hebdomadaire de secrétariat reste fixée à 8 heures. Ce nombre d’heures limitées incite la secrétaire de mairie en exercice à cumuler plusieurs postes dans les communes avoisinantes. C’est toujours le cas aujourd’hui à Saint-Éman sous le mandat de Michèle Cat, élue maire aux dernières élections municipales de 2020. La secrétaire, Sylvie Vallée, œuvre dans plusieurs communes.

​Dans le passé, il y avait deux permanences, celle du mardi, et celle du vendredi.

Aujourd’hui le secrétariat accueille le public le vendredi de 17 h à 19 h.

​

​

Avant de se lancer, Michèle Cat a bien réfléchi et a estimé qu'elle ne le pouvait qu'à quelques  conditions. Tout d'abord, il lui fallait l'assurance de travailler main dans la main avec Sylvie Vallée, la secrétaire de mairie qui œuvre dans plusieurs communes, toutes sur le même territoire de la communauté de communes Entre Beauce et Perche.

MCat.jpg

« Je ne me serais pas lancée sans vous ! lui a-t-elle dit. Il faut une grande confiance et pouvoir m'appuyer sur quelqu'un qui ait la connaissance et le savoir-faire. Sylvie a ces qualités. Elle m'a d'ailleurs répondu qu'elle serait là pour m'accompagner. »

Aujourd'hui elles ont donc plaisir à travailler ensemble et le confirment : « Quand on travaille en osmose, on peut réaliser des belles choses. »

Un article leur a été consacré dans le numéro de L’Écho Républicain paru le 8 août 2020 :

bottom of page