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Avis au lecteur
Ce que je soumets, aujourd’hui, à votre lecture est un assemblage d’articles issus de mes notes, de mes lectures, de mes rencontres, distillés tout au long d’un quart de siècle. Ils touchent de près ou de loin à l’histoire, aux historiettes, aux légendes, au patrimoine du village de SAINT-ÉMAN.
A travers tous les textes consultés, l’imagination suscitée ou leur propre interprétation peuvent trouver leur place. Il n’est pas impossible de faire quelques rapprochements et de risquer des suppositions, parfois des conclusions qui me sont personnelles et qui n’engagent que ma seule responsabilité. Certaines divergences existent encore, notamment sur la date du martyre de notre saint Emanus, sur l’hydromorphologie du Loir, sur l’interprétation littéraire du poème de Du Bellay,… parfois des arbitrages s’imposent! Ce livre est un ouvrage d’amateur, je vous invite à le lire avec un esprit d’indulgence, mon humble objectif et ma réelle motivation étant de répondre à votre curiosité et de la satisfaire si possible.
Il y a des articles sur certains sujets qui n’intéresseront pas les uns mais attireront les autres. J’ai pris soin d’établir un sommaire pour rechercher et trouver ainsi les pages qui vous conviendront car il ne s’agit pas d’un ouvrage à lire in extenso, de la première à la dernière page, au risque d’être victime d’une indigestion ou d’une terrible céphalée.
Si certains d’entre vous détiennent, sur notre village, des informations particulières, ou complémentaires, sur les différents sujets abordés, ainsi que des photographies et cartes postales anciennes, je vous invite à m’en informer via l’adresse mail :
Préambule
De nos jours, des promeneurs, au détour de leur pérégrination, peuvent découvrir un petit village: Saint-Éman, d’une centaine d’habitants, situé entre Beauce et Perche à quelques kilomètres d’Illiers-Combray, chef-lieu du canton. Certains le traverseront par la rue principale des Guermantes, bordée de prunus, sans y prêter plus ample attention, poursuivant leur route ; d’autres céderont à leur curiosité en suivant la pancarte «Source du Loir», se remémorant aussi parfois quelques allusions proustiennes, ou tout simplement avec l’envie de s’arrêter au pied de l’église, en un lieu des plus champêtres!
Il faut remonter au VIe siècle et aller à la rencontre d’un moine nommé Émanus, originaire de la région de Cappadoce en Asie mineure, pour connaître la genèse et l’origine du nom donné à ce village. Il fut bâti autour du lieu où le saint homme mourut sous les coups d’épée des brigands se vengeant de n’avoir pu lui voler son cheval, et aussi en punition de sa foi, étrangère en ces contrées sauvages et païennes encore empreintes du druidisme.
Au XIe siècle, au milieu d’une clairière, au pied d’une source, une humble église fut édifiée en souvenir de saint Éman afin de glorifier son martyre. Au fil des siècles, en ces lieux, un habitat à l’image d’une vie rurale simple et besogneuse s’étoffa avec quelques fermettes éparpillées entre champs et forêts. Des hommes, des femmes y ont laissé leurs empreintes à tout jamais ; il convient, aujourd’hui, de les faire revivre et de donner aussi un coup de projecteur sur notre patrimoine à l’inventaire méconnu.
Nous allons vous conter l’histoire et les légendes qui font l’âme de ce petit village… et nous vous invitons à partir à la recherche du temps perdu…
Christian Guyon - décembre 2020