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Les sources du Loir

Dans le passé, à travers les archives et les premières études hydrologiques, on pouvait lire que les sources du Loir étaient localisées au lieu-dit: « Les Abbayes » entre les villages du Thieulin et de Champrond-en-Gâtine. L’intermittence persistante du cours d’eau, et son tarissement pendant les mois d’été ont amené à reconsidérer le lieu originel de ces sources. L’asséchement saisonnier du Loir est d’ailleurs attesté, entre autres, par l’étymologie d’une ferme située à Marchéville : « Mocquesouris ». En cet endroit, en 1543, il y avait un moulin. L’absence d’eau, une partie de l’année, faisait que ce moulin ne recevait plus de grains et ne produisait plus de farine. Les souris qui, y avaient élu domicile, n’avaient plus rien à se mettre sous la dent. C’est ainsi que l’endroit se mocque des souris !

Plus tard, vers l’an 1801, la source du Loir fut déclarée comme étant le débouché de l’étang de Cernay, ceci jusqu’à ce que l’officier supérieur d’état-major, M. Poudra, de Paris, fasse un rapport en avril 1857 (voir encadré ci-après) approuvé l’année suivante par la commission de la Société archéologique d’Eure-et-Loir. Ce rapport indiquait que l’étang de Cernay avait disparu ainsi que toutes les résurgences en amont. Vous trouverez plus loin dans le texte de plus amples informations d’ordre chronologique et géologique. Depuis cette date tout le monde s’accorde à dire que, désormais, le Loir sort de son lit souterrain à côté du lavoir du village de Saint-Eman près d’Illiers-Combray. Mais cela n’empêche pas, toujours aujourd’hui, certains visiteurs de la région de Champrond-en-Gâtine de revendiquer, par taquinerie, la « paternité » de cette rivière.

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Étymologie, géologie, et hydrologie

Le Loir, rivière au cours d’une longueur totale de 317 kilomètres s’écoule dans un paysage de bocages. En aval, dans la région vendômoise, il serpente au pied de coteaux de tuffeau creusés de caves et d’habitations troglodytiques avec, sur les versants pentus des vignes au cépage de chenin blanc, caractéristique entre autres du vin de Jasnières.

Le Loir traverse quatre départements : l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, la Sarthe et le Maine-et-Loire. C’est à une altitude de 165 mètres qu’il prend sa source à Saint-Éman aux abords du Perche. Ses premiers affluents, en rive droite, venus du Perche, sont la Thironne, la Foussarde, l’Ozanne, puis la Conie, qui, avec l’Aigre,   sont les deux seuls affluents venus de la Beauce, exsurgences de la nappe. Avant de rejoindre le département voisin du Loir-et-Cher, le Loir est successivement alimenté par l’Yerre, l’Egvonne et enfin par l’Aigre. Le Loir finit par se jeter dans la rivière Sarthe au niveau de la commune de Briollay dans le Maine-et-Loire à huit kilomètres au nord d’Angers. En joignant leurs eaux à la Mayenne, ils forment ensuite la Maine, rivière de seulement onze kilomètres qui traverse Angers pour converger, au sud, avec la Loire.

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Étymologie : Les premières appellations latines médiévales de la rivière ont été Loedus ou Lidericus. Des variantes latines ont existé comme Ledis, Lidus avant le IXe siècle. Le nom le plus ancien, à l’époque des Carnutes, est Ledo du gaulois ledo « flux, reflux ». Après le IXe siècle, on trouve le nom de Ledum qui évolue phonétiquement en Led, puis en Ler en 1142, et enfin en Loir depuis 1283.

 

Géologie : Les sources du Loir à Saint-Éman trouvent leur origine dans les mouvements tectoniques qui ont engendré la formation des collines du Perche, et ramené localement la nappe aquifère profonde à la surface au niveau des couches sableuses et marneuses de l’étage cénomanien. Les sables du Perche ont une épaisseur de trente à cinquante mètres. Ces sables ferrugineux sont souvent couverts par de l’argile à silex. Le tout donne naissance aux matériaux endémiques, le grès « roussard » et le « grison », agrégat siliceux, couleur rouille. Le soulèvement des sols entre le massif armoricain, avec ses roches granitiques, et le bassin parisien, avec ses sédiments lacustres, a conduit à des ruptures de pente déplaçant la ligne de partage des eaux, entre le bassin de la Seine et celui de la Loire.

 

Ces mouvements ont eu lieu à la période géologique du quaternaire, au moment du retour des glaciations et de l’extension de l’homo sapiens, 2,5 millions d’années avant notre ère. La déformation tectonique suréleva localement le plateau au niveau  des Châtelliers-Notre-Dame d’une vingtaine de mètres. Et en remontant plus loin dans le temps, vers 10 millions d’années, nous apprenons que les eaux du Loir se jetaient dans la mer des Faluns qui s’étendait de la Normandie au Poitou, seules les terres de la Bretagne, du massif armoricain, étaient émergées formant une île.

 

À l’origine, les cours supérieurs des rivières de l’Eure et du Loir étaient parallèles. Les mouvements tectoniques ont produit des bifurcations brutales, la première, pour l’Eure, vers le nord pour rejoindre la Seine, et la seconde, pour le Loir, vers le sud, au niveau de Fruncé, basculant ainsi dans le  bassin de la Loire. La bifurcation à angle droit du Loir s’est produite exactement à deux kilomètres en aval de Villebon, près du lieu-dit de Loisnard sur la commune de Fruncé à l’altitude de 181mètres.  Dans le tracé initial, au sud-est du dôme de Champrond-en-Gâtine, le Loir se dirigeait vers l’est. Par le seuil de Jorand, à côté de Cernay, il rejoignait l’Eure entre le Pont-Tranchefêtu et Fontenay-sur-Eure en passant par le lieu-dit de Trizay. Cette vallée fossile prouverait que le Loir était bien, à l’origine, un affluent de l’Eure, et donc un sous-affluent de la Seine. A cet endroit, aujourd’hui, sur le bord de la départementale D921, nous trouvons un panneau annonçant la Haute Vallée du Loir gardant ainsi en mémoire le tracé du cours primitif.

 

Il convient aussi de faire remarquer, qu’aujourd’hui, le canton d’Illiers-Combray est le seul canton du département à être traversé, encadré par les deux rivières qui ont donné le nom au département: l’Eure et Loir.

(NDLR : Pour s'éviter de prévisibles remarques, on peut aussi y ajouter le canton de Courville si on considère toujours le cours primaire dit du « petit Loir »

Le paysage de bocage humide de Saint-Éman, avec ses rideaux d’arbres, est particulièrement visible au lieu-dit des Perruches. Ce paysage verdoyant détonne avec l’aridité et la quasi-nudité des vallons secs avoisinants. Dans un article paru post mortem, en 1968, on peut lire de Lucien Goron, dans son mémoire consacré au cours supérieur du Loir, l’extrait suivant: « Enfin, un dernier trait original et non le moins curieux… c’est l’apparition au voisinage de Saint-Éman d’un paysage qui se présente comme une sorte d’oasis aux yeux de qui le domine des Perruches, en arrivant des mornes étendues sans eau et sans arbres de la Beauce. Sur un large fond plat d’alluvions réaffleurent en effet de toutes parts sous des formes diverses : belles fontaines trouant la surface des prés de larges puits d’eau limpide et azurées, prairies humides et roselières marécageuses, ruisseaux d’eau vive courant sur des lits de silex brunis et qui s’en vont finalement au Loir, rendu pérenne, coulant maintenant sous une voûte d’arbres, parmi les calthas et les iris d’eau...au contact de ce pays herbager, le village de Saint-Éman, avec ses petites fermes égrenées dans la verdure, prend lui-même quelque peu la figure des petits hameaux d’élevage des bocages de l’Ouest et contraste fort avec les gros paquets de maisons plus tassés des villages agricoles sans parure et sans grâce posés au milieu des espaces vides du plateau beauceron ».

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En direction de Courville, le regard embrasse, d’un seul coup en enfilade, le tracé de neuf kilomètres presque rectiligne de la vallée orientée nord-sud, de Fruncé à Guignard, sous la ferme de Crasnes, dominé par le plateau de Marchéville. Ce relief, entre Beauce et Perche, marque la ligne de partage des eaux aujourd’hui soulignée par la présence de plusieurs éoliennes en lieu et place des moulins à vent d’antan. Sur cette dorsale, à l’Est de Fruncé et de Cernay, quand le ciel est dégagé, s’offre au regard les flèches de la majestueuse cathédrale de Chartres dressées à l’horizon.

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On notera également le changement de décor de part et d’autre de cette vallée nord-sud du Loir qui servit de frontière naturelle, aux temps féodaux, entre le Comté de Chartres et le Comté du Perche. Illiers, à cheval sur cette limite, avait mis l’une des églises en Beauce (Il s’agit de l’église actuelle, dédiée à Saint Jacques, située sur la rive gauche du Loir) et l’autre dans le Perche (ancienne église dédiée à Saint Hilaire, désertée et détruite à la Révolution, située sur la rive droite du Loir en direction de Méréglise).

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En ce qui concerne la nature des sols, le contraste entre les deux rives de la vallée du Loir résulte de l’inégale épaisseur de la couverture limoneuse, manteau assez important à l’est du Loir, côté beauceron, qui permet une meilleure porosité et qualité fertilisante aux cultures. Ces conditions ont permis un peuplement précoce par les romains et les celtes avec une mise en culture quasi totale d’une plaine probablement steppique. La pellicule limoneuse fort mince voire même inexistante à l’ouest de la rivière, côté percheron, masquait mal les strates d’argile à silex rendant le terrain plus caillouteux et maigre, entièrement couvert de forêts. Dans le passé, on appelait gastines, puis gâtines les quelques parcelles cultivées, gagnées péniblement sur la forêt défrichée.

Au fil des siècles, la présence humaine, et leurs origines géographiques ont influencé la toponymie de la région. Sur le versant fertile beauceron, le premier habité et exploité, les hameaux aux noms d’origine celtique et gallo-romaine avaient des terminaisons en ay, en é, en ville (du romain villa) comme Cernay, Saumeray, Fruncé, Marchéville, Bréhainville, Blandainville, Ermenonville… L’habitat, côté Perche, sur le versant ouest du Loir, a été beaucoup plus tardif avec une colonisation d’origine plutôt nordique donnant aux bourgs le suffixe villiers, venant du mot germanique « hameau »  comme à Nonvilliers, Les Châtelliers, Happonvilliers, Argenvilliers, Béthonvilliers.

 

Il existait de nombreuses marnières ouvertes ou avec des galeries souterraines sur le plateau de Marchéville, vers le hameau du Breuil, ainsi qu’aux Perruches, à proximité d’Illiers-Combray. Il fallait creuser profond pour trouver la craie marneuse, parfois jusqu’à trente mètres, sous les premières couches de limons et d’argile à silex. La demande des agriculteurs était forte pour amender les cultures, la marne était également utilisée en matériau de construction. L’activité de ces carrières était importante dans la région, elle sollicitait beaucoup de main-d’œuvre : pour preuve de leur existence dans les villages environnants, certaines voies portent encore le nom de   « rue de la marnière ». Dans nos archives, on a aussi retrouvé sur le sujet, une lettre écrite le 27 juillet 1757 par le curé de Marchéville au maire de Loëns à propos d’un de ses paroissiens : Joseph Gaubert le jeune, qui « pauvre journalier marneron de sa profession, âgé d’environ quarante cinq ans, allant ce matin à son ordinaire tirer de la marne vient d’être écrasé sous les décombres d’un coin de marnière qui s’est écroulé sous lui et l’a moulu entièrement depuis la tête jusqu’aux pieds, sans aucune vie, en présence de trois de ses confrères marnerons qui ont pensé subir le même sort et hors d’état eux-mêmes de lui prêter aucun secours ».

 

Les nombreuses sources du bocage de Saint-Éman trouvent leur origine dans le sous-sol de craie marneuse, fissurée et perméable en cet endroit. Plus d’une centaine de sources ont été recensées sur le territoire de la commune de Saint-Éman d’une superficie totale de 460 hectares. Les agriculteurs du village avancent plutôt le nombre de 300 sources à travers toutes leurs parcelles ! Une grand-mère aimait raconter qu’une vache avait disparu dans l’une d’elles à côté d’une peupleraie ! L’eau affleure la couche superficielle des terres, il suffit de creuser un trou d’un mètre cinquante pour la trouver. C’est également sur le bord du plateau surélevé des Châtelliers-Notre-Dame, que se situerait la limite d’extension, vers l’est, de la couche perméable des « sables du Perche » omniprésente à l’ouest dans la région du « Petit Perche » vers Happonvilliers et Champrond-en-Gâtine. Les sables du Perche sont aussi appelés sable d’or ou sable à lapin, ils offrent un panel d’ocres jaune au rouge foncé.

 

Ce n’est donc pas un hasard si la limite des sables et la faille directrice dite « Faille de Saint-Éman » ou du Loir supérieur coïncident. (Il était normal que, lors des mouvements tectoniques, l’effort de plissement qui soulevait le petit Perche s’arrêtât là, où cessait le tampon des sables entre les couches crayeuses. Les eaux s’écoulaient alors tout naturellement en suivant la faille de Saint-Éman, depuis Saint-Denis-des-Puits et Villebon). Ladite faille se prolonge jusqu’à la Grande Barre et la Nicoltière à l’ouest d’Illiers-Combray.

 

Dans le passé, en période hivernale, la commune de Saint-Éman était régulièrement isolée et entourée d’eau. Ces crues localisées étaient dues, au levant, et au midi par les eaux gonflées du Loir, et au couchant par les débordements des vallées du Gros Caillou et de la Reuse. Cet isolement et ces inondations répétées valaient à la commune de Saint-Éman d’être surnommée l’Isle de Sibernia.

Hydrologie : Le bassin versant de la haute vallée du Loir trouve son origine sur les points les plus élevés de la commune de Champrond-en-Gâtine. Près de la ferme de la Housserie (au Nord/Est vers Montireau), se trouve un point dont la hauteur au-dessus du niveau de la mer est de 276 mètres soit 6 mètres de plus que le sommet du clocher gothique de la cathédrale de Chartres. La ferme de l’Arcade à Beaurepaire (Sud/Est vers Corvées-les-Yys) est à 264 mètres. Les eaux pluviales en s’infiltrant à partir de ces hautes terres, s’écoulent dans les premiers vallons boisés creusés dans l’argile à silex. Elles ont convergé dans un premier temps au lieu-dit « Les Abbayes », ou « Abeilles » en patois percheron. Cet endroit est le berceau ancestral du Loir naissant.

 

Aujourd’hui, en défiant un sous-bois encombré de ronces, à côté des sablières de Brisecou, on peut encore retrouver cette source primaire nichée au fond de la vallée encadrée de talus abrupts ravinés par les rigoles et ruisseaux drainant les plateaux dominants et révélant sous l’effet de l’érosion les couches successives de sable rouge du Perche.

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Les deux nappes phréatiques se superposant ont, au fil des siècles et sous l’effet des mouvements tectoniques et d’accidents de terrain ponctuels, donné naissance successivement :

 

          1 -à la fontaine du Loir au prieuré des Abbayes sur la commune du Thieulin, située à 227 mètres, dans un endroit accidenté, pentu, près des actuelles carrières de Brisecou, sous le lieu-dit des Rigaudières.

 

          2 -à la source qui était dans les étangs de la Gâtine alimentant le chapelet de plans d’eau avec ses moulins et les douves du château de Sully.   

          3 -aux diverses sources fusionnées, en amont de Villebon, entre Champrond-en-Gâtine, Le Thieulin et Saint-Denis-des-Puits, formant le cours supérieur du Loir, dit «Petit Loir» et irriguant de façon fragmentaire et inconstante Fruncé, situé en aval.

 

           4 -à la source de l’étang de Cernay alimentant le cours du Loir par ruissellement du trop plein.

 

        5 -et enfin, à l’actuelle résurgence de Saint-Éman, déclarée officiellement «source du Loir» en 1857 par l’officier d’état-major Poudra, confirmant et validant la communication accidentelle des eaux de la nappe supérieure avec celle du niveau inférieur, plus profonde, par un phénomène de siphon donnant naissance à un nouveau cours d’eau souterrain réapparaissant à Saint-Éman.

C’est le début d’un cours qui se poursuit ainsi sur 300 km jusqu’à Briollay en Maine-et-Loire, dans un paysage de marais et de prairies alluviales avec son herbier aquatique au creux des derniers méandres. Étymologiquement, Briollay, trouve son origine dans « Pont du Loir », Brica Letus en langue celte.

Aujourd’hui, à partir de Cernay, le «petit Loir» s’étire direction nord-sud, au fond d’une vallée toujours encaissée de dix à quinze mètres qui s’élargit rapidement en un lit pierreux généralement tari, que seules raniment les grandes pluies avec les eaux de ruissellement et surtout de drainage des champs cultivés.

 

Neuf kilomètres plus loin, à la passerelle de Guignard, après avoir reçu à Saint-Éman l’apport de nombreuses sources au débit constant et l’appoint très irrégulier des deux ruisseaux conjugués du Gros Caillou et de la Nicoltière, le Loir, au niveau 158, rejoint Illiers-Combray, dans une vallée sensiblement plus étroite, et devient ainsi une véritable rivière.

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On connaît l’expression: « dormir comme un loir », on peut en dire de même de notre rivière qui se languit dans son lit… Sur la totalité de son cours, soit 300 km, la dénivellation est de seulement 150 mètres, soit une pente moyenne de 0,50 mètre au kilomètre. Des vannages ou quelques pertuis permettent ponctuellement de corriger le profil du tracé et de réguler le débit des eaux, avec quelques portes marinières sur les tronçons navigables.

 

Le débit moyen du loir, à Alluyes, à 17 km de sa source, est de 2 m³/s, il passe à 32 m³/s à Durtal, sur sa fin de parcours, à 28 km de la confluence avec la Sarthe. Une crue a été enregistrée le 29 janvier 1995 avec un débit exceptionnel de 454 m³/s. En période hivernale, quelques crues débordantes mineures sont constatées, concentrant les eaux de drainage. Les crues majeures restent exceptionnelles, nous en enregistrons une tous les cinquante ans.

 

La largeur du lit mineur augmente rapidement à partir d’Illiers-Combray jusqu’à une vingtaine de mètres à Châteaudun, et une trentaine de mètres à l’aval de Vendôme. Puis le cours reste constant jusqu’à Marçon, canton du Château-du-Loir, dans la Sarthe, pour s’élargir de nouveau dans la partie aval et atteindre soixante mètres à Durtal.

 

Le Loir a la particularité d’être divisé en deux catégories: domaniale et non domaniale. Il est classé en secteur non domanial depuis sa source jusqu’à l’amont du lieu-dit « La Pointe » au niveau de la confluence avec la Veuve, sur la commune de Marçon. Le Loir devient ensuite domanial jusqu’à sa confluence avec la Sarthe, à Briollay, dans le Maine-et-Loire. Cette partie domaniale est la conséquence de son ancien classement en rivière navigable.

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      > Sur ce sujet, nous vous invitons à consulter l’article consacré à la « Navigation et projet de canal entre le Loir et l’Eure ».

 

Sur toute la partie amont, les berges appartiennent aux propriétaires qui peuvent en interdire le libre accès. Le droit de propriété au niveau cadastral s’étend jusqu’à une ligne supposée tracée à l’axe médian du cours d’eau. Les riverains ont toujours eu l’obligation d’entretenir les berges comme en témoigne par exemple une délibération du conseil municipal de Saint-Éman en date du 12 novembre 1905 : « il est entendu que les riverains feront chaque année régulièrement le faucardage et l’élagage de tous les cours d’eau sans exception ».

L’eau quant à elle fait toujours partie du domaine public quelque soit le classement de la rivière. Le randonneur qui envisagera d’emprunter le chemin balisé du GR 35, qui passe à Saint-Éman jusqu’à Briollay, de la source jusqu’au point de confluence, ne pourra donc pas longer les rives bucoliques du Loir sur toute sa longueur. Il lui faudra atteindre le sud sarthois,  pour retrouver le tracé d’anciens chemins de halage.

 

Dans un écrit de 1860, on peut lire que le Loir était effectivement navigable sur 114 km, en aval, à partir du port de Château-du-Loir grâce à une trentaine d’écluses à portes marinières. Le fret fluvial assuré par des gabares consistait à transporter outre le flottage de bois, des pierres de taille, de la chaux, du charbon, du fourrage. Des biefs permettaient aussi de faire tourner de nombreux moulins à eau. Le transport fluvial prit définitivement fin en 1954.

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    > Consulter l’article consacré à la « Navigation et projet de canal entre le Loir et l’Eure ». 

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Les eaux du Loir ont aujourd’hui vocation à enrichir et animer le tourisme vert avec la navigation de loisirs et la pêche de la carpe, de la tanche, du sandre, du brochet…

Hors-cadre...

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