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Laiterie Burel, Gasselin et l’industrie laitière
à Brou et dans le Perche au siècle dernier

Hors cadre

Cet article consacré à Pierre Silly offrira peut-être l’occasion aux tyrosémiophilistes (NDLR : collectionneurs d’étiquettes de fromages) de s’intéresser plus particulièrement à l’activité des anciennes fromageries et laiteries aux confins du Perche. Pour attiser leur curiosité, nous pouvons déjà les inviter à découvrir une petite anomalie dans les modèles d’étiquette présentés : … Lors de la reprise de la laiterie Burel par la famille Gasselin, l’étiquette des boites de camembert reprenait le même motif en précisant la qualité et l’origine du produit. Et là, chose surprenante, Brou est placé en Beauce !!! Le nouveau fromager avait peut-être considéré que cette appellation était plus vendeuse auprès des épiceries fines parisiennes ?

Laiterie du Petit Vivier à Brou en 1933
Fromagerie Gasselin à Brou avec ses camions de collecte vers 1955

Nous invitons aussi nos lecteurs intéressés par le sujet de l’industrie laitière dans notre région au siècle dernier à consulter l’ouvrage particulièrement bien documenté de Raymond Lallet :

L’office de Tourisme de Brou nous a aimablement mis à disposition pour consultation son unique exemplaire en format papier. Ce document fourmille de renseignements sur l’évolution de la collecte du lait, le travail dans les fromageries, les pollutions de la rivière de l’Ozanne,...  Nous vous en livrons quelques extraits :

- Livret de fourniture de lait : à chaque passage, le ramasseur indiquait sur ce carnet le nombre de litres collectés. Ce carnet suivait toujours les bidons et était placé à l’abri dans une boite fixée sur un piquet, au bord du chemin qui menait à la ferme.

- Ramassage du lait avec les camions : avec la guerre, le nombre de camions apparus vers 1937, diminuèrent à cause du manque de carburant. Les tournées furent reprises avec les voitures à cheval prêtées à des agriculteurs. Ceux-ci fournissaient les chevaux, ils évitaient ainsi la réquisition de leurs bêtes par l’occupant allemand. Le ramassage des bidons était un travail pénible : un bidon en alu plein pesait plus de 25 kg. En 1950, il restait encore des bidons en fer qui pesaient une dizaine de kg vides.

- Pollution et conflits : en 1940, à Brou, la laiterie Hauser devenue La Laiterie Parisienne fit agrandir son  élevage de porcs sis à « La Noue » pour utiliser ses résidus de lait. Il y a eu jusqu’à 250 bêtes dans la porcherie, ce qui entraîna de nouvelles pollutions et provoqua des conflits avec la commune et la préfecture. Il fut décidé de construire une station d’épuration en 1954. Cette station atténua la pollution de l’Ozanne où se déversaient les écoulements résiduaires sans pour autant satisfaire les riverains et les pêcheurs.

- Déchargement des bidons sur les quais de la laiterie : les bidons étaient ouverts sur le quai et un goûteur de lait, choisi pour son palais particulièrement sensible au taux d’acidité, s’assurait de la qualité de celui-ci. Tout lait acide ou de mauvais goût était retiré de la chaîne.

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