Louis, François Beaudoux
À l’entrée du petit cimetière, à droite, se trouve une modeste sépulture, qui, au fil des années, au fil des saisons se pare de nouveaux décors, de nouvelles couleurs…. c’est là que repose Louis François Beaudoux, une croix faite entièrement de briques adossée au mur de silex, clin d’œil et hommage à son métier et au tuilier-briquetier qu’il fut à Saint-Éman pendant plus de vingt ans…
Il est né à Mâle (Orne) le 26 avril 1787, il est le fils légitime de Louis Beaudoux et de Jeanne Dangereux. Sur l’acte de naissance, son père est indiqué « notre sacriste », ce qui confirme que celui-ci était le sacristain de la paroisse de Mâle. Il est le cadet d’un frère né en 1778.
Louis, François Beaudoux est baptisé le jour même de sa naissance.
Son père Louis meurt le 24 septembre 1798, Louis, François est alors âgé de 11 ans.
Louis, François s’unit le lundi 9 novembre 1812 à Saint-Hiliaire-sur-Erre (Orne) avec Françoise, Julie Debray (1788-1828) qui exerce le métier de couturière. Elle est la fille légitime de René Debray et de Jeanne Chéron.
Jeanne, la mère de Louis, François, meurt le 13 février 1818.
Le 31 mai 1828, son épouse Françoise meurt. Louis, François est alors âgé de 41 ans.
Il se remarie le 8 juin 1831 à Mâle avec Madelaine, Geneviève Pousset, domestique, fille légitime de Jacques Pousset et de Marie Blanche. Est présent, en qualité de témoin, Jean Beaudoux, cordonnier, âgé de 53 ans, frère de l’époux.
Vers 1840, le registre du recensement de Saint-Éman atteste de la présence de Louis, François Beaudoux et de sa famille exerçant le métier de tuilier-briquetier.
N.D.L.R. : Lors de son premier mariage en 1812, Louis, François est connu comme domestique et à son second, en 1831, comme compagnon tuilier.
Louis, François Beaudoux décède à Saint-Éman le 20 juin 1863, l’acte de décès fut signé par Eugène de Malart, maire, et officier de l’État civil de la commune.
© Archives départementales de l'Eure-et-Loir / Registres d'état civil de Saint-Éman (1863)
Trois mois après le décès de Louis François Beaudoux, le Journal de Chartres (*) publiait la petite annonce suivante :
(*) N.D.L.R. : Ces petites annonces publiées en1863 ont été exhumées grâce au précieux concours de nos amis de la Société dunoise d’archéologie.
TUILERIE de Saint-Éman à louer à l’amiable pour entrer en jouissance de suite. Cette tuilerie sise commune de Saint-Éman, connue par l’excellence de sa fabrication comprend : une maison composée de 2 chambres dont une à feu, cabinet, cellier, étable, grange le tout couvert en tuiles, cour, jardin dans lequel est un fournil, autre jardin derrière et au bout des dits bâtiments séparé par un fossé à eau vive. Un pré joignant lesdits jardins séparé par un autre fossé à eau vive le tout se tenant. Et enfin une tuilerie composée d’une halle et d’un fourneau à cuire la tuile et d’un fourneau à chaux derrière la futaie de Saint-Éman, avec environ 6 ares 19 centiares de terre en friche.
Cette tuilerie est exploitée aujourd’hui par la famille Beaudoux.
S’adresser à Saint-Éman au château de Saint-Éman, et à Illiers, à Me Poucin, notaire.
Le 29 octobre 1863, la famille Beaudoux procédait à la vente des biens mobiliers en publiant une petite annonce dans le Journal de Chartres :
VENTE MOBILIÈRE après le décès de M. Beaudoux, à la tuilerie de Saint-Éman, le dimanche 8 novembre 1863, à midi précis, par Me Leroy, notaire à Illiers.
Objets à vendre
1 cheval, 1 âne, 2 vaches, 1 porc, 2 carrioles, 1 guimbarde, 1 tombereau, 1 charrue, ustensiles de tuilerie, 48 000 tuiles, 200 enfaîteaux, 400 pavés à four, 2 000 pavés à grenier, 800 pavés à 6 pans, commodes, huches, chaises, horloge, bois de lits, 5 lits de plumes, draps, nappes, serviettes, habillements et linge, 300 bottes de paille, 200 bottes de foin, grain battu, 1 pressoir, futaille et beaucoup d’autres objets.
A CRÉDIT.
En décembre 1863, le comte de Malart, propriétaire, n’avait toujours pas trouvé de nouveaux locataires pour exploiter la tuilerie de Saint-Éman. Une nouvelle petite annonce est publiée dans le Journal de Chartres.
Les archives nous apprennent qu’après Louis, François Beaudoux l’activité de la tuilerie était reprise par François Blin pour que jamais, en ce XIXe siècle, à Saint-Éman, ne s’éteigne la flamme du four de la tuilerie…