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Page de garde du registre des délibérations du conseil municipal de Saint-Éman (1900)

L’école de 1884 à 1960 à travers les registres des délibérations du Conseil municipal, de sa construction à sa fermeture

Les registres des délibérations du Conseil municipal est une parfaite illustration des préoccupations du maire et des conseillers dans la gestion de la « maison d’école ». Les différentes sessions témoignent des difficultés financières liées à l’entretien des locaux, à l’achat des livres scolaires, … et parfois relationnelles avec les enseignants et l’Inspection académique. La guerre 14-18 allait voir nombre d’instituteurs mobilisés, des institutrices intérimaires allaient se succéder pour assurer l’enseignement aux enfants du village.

Avant la construction de l’école à Saint-Éman, et après la guerre de 1870, quelques écoliers étaient accueillis dans une salle de classe située au cœur du village, aménagée dans une maison, propriété de la famille de Goussencourt. Des frais de location de la « maison d’école » étaient votés et inscrits dans le budget annuel de la commune.

Liste des élèves "gratuits" pour l'année 1879

Dans une délibération du Conseil municipal datée du 10 novembre 1878, on lit que le Maire, le baron Edgar de Goussencourt, présentait la liste des enfants à admettre gratuitement à l’école, cette liste était « dressée de concert avec M. le Curé » et soumise aux conseillers pour approbation. Dans le village, cette année-là, quatorze enfants étaient concernés. Des familles à aider à plusieurs titres : fratrie nombreuse, veuve avec plusieurs enfants, orphelins… Les années se suivaient et le Conseil municipal, régulièrement, à la session du mois de novembre, votait et reconduisait les mêmes aides. La pauvreté était partout et bien tenace dans nos campagnes en cette fin de siècle… c’était le cas en 1880 comme l’atteste l’extrait du registre des délibérations.

Liste des élèves "gratuits" pour l'année 1879 (suite)
Délibération relative à la création d'une école à Saint-Éman (23 mai 1880)

23 mai 1880 :

            M. l’Adjoint (NDLR : M. Julien Onillon) faisant fonction de Maire soumet au Conseil municipal la proposition de M. le Préfet d’Eure et Loir ayant pour but la création d’une école dans la commune de Saint-Éman servant pour cette commune et les hameaux de la commune d’Illiers qui y sont rapprochés.

            Il fait voir l’urgence de cette construction avec une mairie annexée…

            M. l’Adjoint invite le Conseil municipal à délibérer,

            Le Conseil,

            Considérant l’urgence de la construction proposée,

            Vote à l’unanimité la construction d’une maison d’école, de communauté avec Illiers,

            Demande que les frais soient supportés par les deux communes,

            Sont affectés à cette construction les crédits des chemins...

Et les membres présents ont signé, lecture faite.

Délibération relative à la création d'une école à Saint-Éman, suite et fin (23 mai 1880)

10 décembre 1880 :

 Session présidée par Julien Onillon, adjoint, faisant les fonctions de Maire :

            M. le Président expose que, par une délibération en date du 23 mai 1880, le Conseil municipal a demandé la création d’une école à Saint-Éman, de concert avec la Cne d’Illiers qui a des hameaux à proximité du chef lieu de la Commune,

            Que le Conseil municipal d’Illiers a pris une délibération par laquelle il refuse de contribuer dans cette dépense.

            Et il invite le Conseil municipal à délibérer de nouveau sur le projet de construction d’une maison d’école maintenant que la Cne est seule pour contribuer dans la dépense.

            Le Conseil municipal après avoir entendu l’exposé de M. le Maire, considérant que la création d’une maison d’école est urgente dans la Commune avec l’annexe d’une mairie,

            Considérant que le nombre d’habitants et la population scolaire ne demandent pas des locaux d’une étendue considérable,

            Est d’avis et décide en principe la création d’une école avec mairie, en faisant la réserve de nos dépenses tout au plus que 10.000 fr.

            Le Conseil municipal demande à M. le Préfet de fournir tous les renseignements pour que le projet soit mis à exécution au printemps prochain.

            Et les membres présents ont signé, lecture faite.

NDLR : Il est à noter que lors des différentes délibérations prises pour la construction de la maison d’école, la présidence du Conseil revient à l’adjoint Julien Onillon, bien que le maire, le baron Edgar de Goussencourt soit présent. On peut lire notamment dans le compte-rendu de la session du 17 février 1881 la mention suivante : « … sous la présidence de M. l’adjoint, Monsieur le Maire étant empêché comme partie prenante ».

Délibération du conseil municipal du 10 décembre 1880
Délibération du conseil municipal du 10 décembre 1880 (suite et fin)
Délibération du conseil municipal du 17 février 1881
Délibération du conseil municipal du 17 février 1881 (suite et fin)

17 février 1881 :

M. le Président donne lecture d’une lettre de M. le Préfet en date du 10 courant, autorisant le Conseil municipal à choisir un emplacement pour la construction de la maison d’école et à traiter de l’acquisition du terrain nécessaire.

            Il expose que, Monsieur le Baron de Goussencourt, Maire, a un terrain convenable situé à St Eman et se prêtant le mieux à une salle d’école sous le rapport de l’exposition et de la salubrité.

            Que M. le Baron de Goussencourt propose de céder à la Commune la quantité de quinze ares, à vingt francs l’are, pour la somme de trois cents francs.

            Et il propose au Conseil municipal de donner son avis sur le choix de l’emplacement.

            Le Conseil municipal,

            Considérant la justesse de la proposition sur la cession (gratuite) (*) à des conditions très équitables de la part de M. le Baron de Goussencourt,

            Considérant la position convenable de l’emplacement offert par M. le Maire,

            Approuve l’acte qui va être passé à cet effet qui a pour but l’acquisition du terrain, partie du N° 45 Section B, située au levant de la dite pièce et descendant jusque sur l’enclôture du tuilier comprise sous les N° 47, 48 et 49 Son B, prix d’acquisition à trois cents francs.

… les membres présents ont signé lecture faite.

(*) NDLR : Le terme gratuit, entre parenthèse, a été porté dans cette délibération. Par-là, les conseillers municipaux voulaient souligner la modicité du prix demandé par le baron de Goussencourt pour céder le terrain de la future maison d’école. La véritable gratuité consistera dans le don qu’il fera par la suite pour la création d’une sente reliant l’école à l’église, l’actuel « tunnel de charmilles ».

Plan du rez-de-chaussée de la maison d'école de Saint-Éman

23 octobre 1881 :

Le Conseil municipal examine les plans et devis de la maison d’école présentés par M. David, architecte à Chartres. La dépense présumée pour la construction s’élève initialement à 32 655 F. La commune est disposée à contracter un emprunt de huit à dix mille francs.

Plan de coupe de la façade de la maison d'école de Saint-Éman

  Le Conseil sollicite auprès de M. le Préfet une subvention : « Autrement faute d’une subvention complétant la dépense, la Commune serait obligée d’ajourner le projet, bien qu’elle en attend de grands services, et peut être exposée à voir le projet de construction impossible à réaliser, car les plus imposés refuseraient leur concours pour le vote des centimes nécessaires à l’amortissement des dépenses afférentes à la Commune ».

5 mars 1882 :

Au cours de cette séance, le Conseil municipal prendra les délibérations relatives aux devis supportant quelques dernières modifications à la baisse et votera le financement avec les subventions et emprunts attendus.

14 mai 1882 :

La location d’une salle de mairie faite à la Commune par M. le Baron de Goussencourt devant expirer le 6 juin 1882, il y a lieu de renouveler cette location pour un an jusqu’au 6 juin 1883 en attendant la construction d’une maison d’école avec l’annexe mairie. En fait la location sera reconduite jusqu’en juin 1884.

25 juin 1882 :

C’est lors de cette session que sera créée la Commission scolaire conformément à l’article 5 de la loi du 28 mars 1882. Les premiers délégués élus à Saint-Éman seront : Julien Onillon, Jacques Chauveau et Alfred Beaudoux.

15 mars 1883 :

 

« Le Conseil municipal approuve et valide l’acte portant vente à la Commune par M. le Baron de Goussencourt de 15 ares de terrain pour l’emplacement de la maison d’école et la cession gratuite par le même d’un sentier de 0,50 centiares donnant accès à la place et à la fontaine publique ».

 

L’original de cet acte de vente, revêtu de ses sceaux et signatures, est toujours archivé en la mairie de Saint-Éman.

Acte du 15 mars 1883 portant sur la vente du terrain destiné à la maison d'école de Saint-Éman
Acte du 15 mars 1883 portant sur la vente du terrain destiné à la maison d'école de Saint-Éman
Plan du terrain où doit être construite la maison d'école de Saint-Éman
Plan du terrain où doit être construite la maison d'école de Saint-Éman
La nécessité de "supprimer" le clocheton figurant au plan du bâtiment

13 novembre 1883 :

 

            « … d’après l’avis de l’architecte, M. David, le clocheton qui est figuré au plan du bâtiment scolaire de St Éman aura, si sa construction a lieu, l’inconvénient de nuire à la solidité et à la salubrité de l’édifice en facilitant l’entrée, à l’intérieur, des pluies, du brouillard et des neiges.

            Le Conseil, après avoir entendu l’exposé,

            Considérant la justesse de la suppression proposée et l’avantage qui en résultera pour la solidité du bâtiment,

            Demande à M. le Préfet de bien vouloir autoriser la suppression du clocheton prévu au plan et au devis afin que le faîte du bâtiment principal fasse une ligne droite non interrompue et que les divers phénomènes atmosphériques pouvant nuire à la solidité du bâtiment principal soient ainsi évités.

22 mai 1884 :

 

Le Conseil municipal décide de la création d’une Commission des travaux composée de trois membres chargés de la surveillance de la construction de la maison d’école et du respect des plans et devis. Sont désignés en qualité de délégués : Jacques Chauveau, Alfred Beaudoux et Gustave Fauquet.

Délibération du conseil municipal en date du 22 septembre 1884

22 septembre 1884 :

 

Les conseillers municipaux sont invités à délibérer sur la date de réception des travaux de la maison d’école et sur le jour d’inauguration de cet édifice.

            1° La réception définitive de tous les travaux et fournitures pour la maison d’école et dépendances est fixée au dimanche 19 octobre prochain à 8 heures du matin.

            2° L’inauguration aura lieu le dimanche suivant 26 du même mois à trois heures du soir.

(*) NDLR : En marge du registre, il est indiqué : « Nota. Cette session n’a eu lieu que le 29 septembre par suite de la mort du père de M. le Maire, Charles Gustave De Goussencourt, dans sa quatre vingt neuvième année ».

Délibération du conseil municipal en date du 22 septembre 1884

26 juin 1887 :

 

Il aura fallu presque trois ans pour que le Conseil municipal approuve les comptes définitifs de la construction de la maison d’école et de ses dépendances. Le Maire et les délégués de la Commission des travaux avaient, à maintes reprises, exigé de nouveaux métrés pour vérifier la conformité avec les différents plans et devis d’origine. Ils avaient multiplié les interventions   auprès de l’architecte, M. David, avant de signer les mandats pour un montant total de 28 400 frs. Le litige portait principalement sur le fait que les lieux d’aisance avaient été oubliés par l’architecte malgré les observations répétées du Conseil municipal.

12 mai 1901 :

 

L’aide sociale représentait une dépense importante à Saint-Éman, le nombre d’indigents était important sur le territoire de la commune. Le Conseil municipal, sous la présidence du Comte de Goussencourt, maire, décidait « à l’unanimité de donner des fournitures scolaires gratuites à tous les enfants de la commune ».

15 août 1902 :

 

M. le maire expose que le Conseil est appelé à se prononcer sur la création d’un cours d’adultes et d’apprentis avec le concours financier de l’État pour la rémunération de l’enseignant. La commune doit s’engager à supporter 50 % des dépenses de chauffage et d’éclairage.

« Le Conseil municipal, ouï cet exposé, délibère : Un cours d’adultes sera ouvert au commencement de l’année scolaire 1902-1903 dans l’école mixte dirigée par M. Gouabault ».

20 décembre 1903 :

 

Des travaux s’imposent à l’école. Il est décidé « de faire paver, d’empierrer la cour entière avec de la ravine de Saumeray » et aussi d’exécuter des « Réparations à la couverture des bâtiments de l’école… et mettre un porte-drapeau et un collier au poêle de l’école ».

28 mai 1904 :

 

En ce début de siècle, les délégués aux affaires scolaires étaient Alfred Beaudoux, Abel Grégoire et Charles Sotteau tant au niveau de la Commission municipale scolaire qu’à celle de la Caisse des écoles

19 février 1911 : Délibération n° 180

« Le Conseil, attendu que le nombre de tables de classe est insuffisant vu le nombre d’élèves inscrits, décide l’acquisition de quatre tables à deux places ».

19 mars 1911 : Délibération n° 181

« M. le Maire, soumet au Conseil le mémoire des travaux de peinture exécutés à la maison d’école par Madame Veuve Raut, entrepreneur de peinture à Illiers, s’élevant à huit cent cinquante un francs cinq centimes. Il rappelle que ces travaux motivés par le changement survenu dans le personnel enseignant, … ont dû être exécutés d’urgence, sans qu’il ait été procédé à une adjudication, pour l’installation du nouvel instituteur ».

20 août 1911 :

 

Le nouvel instituteur est M. Jamet… on le sait par la délibération qui précise qu’ « un cours d’adultes sera ouvert en 1911-1912 dans l’école mixte dirigée par M. Jamet ».

19 mai 1912 :

 

Le conseil municipal présidé par Ferdinand Gouabault,(*) demande le changement de la maîtresse de couture à l’école mixte de Saint-Éman, attendu qu’elle habite la commune d’Illiers. Il demande son remplacement par une couturière de la commune.

 

(*)  NDLR : Ferdinand Gouabault, ancien instituteur de Saint-Éman a été élu maire en début de cette séance du Conseil en mai 1912..

La maîtresse de couture allait donner du fil à retordre à la municipalité…. Il suffit de lire la délibération du 30 novembre 1912 :

Délibération de conseil municipal du 19 mai 1912

           « Le Conseil, vu notre délibération en date du 19 mars 1912 et après avoir pris connaissance des lettres de M. l’Inspecteur d’académie en date du 31 mai et 4 juin dernier,

           Considérant que la personne chargée de l’enseignement de la couture à l’école mixte de St Éman est incapable d’exercer utilement la formation dont elle est chargée,

          Considérant que les frais d’enseignement de la couture dans les écoles mixtes dirigées par un instituteur sont à la charge de la commune et par conséquent la somme y afférant payée par le budget communal,

          Considérant que la nouvelle maîtresse proposée par le maire après avis du Conseil n’a pas été agréée quoique présentant toute la garantie de moralité et de savoir-faire,

           Pour ces motifs

           Est d’avis à l’unanimité des membres présents du Conseil qu’il soit fait droit à notre délibération du 19 mai 1912,

           Ou que la Direction de l’école mixte de Saint-Éman soit en vertu de la loi, confiée à une institutrice à partir du 1er janvier 1913,

           Et fait défense au maire de ne signer aucun mandat à la maîtresse actuelle des travaux de couture ».

10 août 1913 :

 

« Le Conseil est d’avis de payer la somme de douze francs à M. Jamet pour frais de bureau personnel pour le 4e trimestre 1912 et vingt-quatre francs pour 3 mois de chauffage du 1er trimestre 1913 ».

Les bons comptes font les bons amis !

9 novembre 1913 : De fil en aiguille, la situation s’envenime….

 

Par délibération n° 270 relative à la nomination d’une institutrice :

          « Le Maire rappelle au Conseil la situation regrettable faite aux élèves filles à l’école mixte de la commune, du fait que cette école, à l’encontre des dispositions de la loi du 30 octobre 1886, est privée de l’enseignement de la couture, la personne nommée à cet effet étant notoirement incapable d’exercer utilement la fonction dont elle est chargée,

            Et il demande au Conseil de prendre une délibération pour rappeler l’attention de l’Administration sur la nécessité qui s’impose de remédier à bref délai à ce fâcheux état de choses,

            Le Conseil, à l’unanimité… demande que, conformément à la loi, l’école mixte de la commune soit confiée à une institutrice,

            Considérant que la direction de l’école par un instituteur, qui peut être autorisée par le Conseil départemental seulement à titre provisoire se prolonge indûment au préjudice des filles qui fréquentent l’école, et qui n’en reçoivent pas l’enseignement de la couture,

            Considérant que la commune n’a pas les ressources pour payer une maîtresse de travaux de couture… et qu’elle est en droit de demander avec insistance que l’instituteur nommé à titre provisoire soit remplacé par une institutrice, …

            Donne mission au maire de faire toutes diligences utiles pour obtenir satisfaction, dans le sens indiqué, auprès de M. le Préfet et au besoin si cela est nécessaire auprès de M. le Ministre de l’Instruction publique, qui à plusieurs reprises a recommandé d’exécuter la Loi et de remplacer les instituteurs par des institutrices à la tête des écoles mixtes. »

9 novembre 1913 : il n’y a pas que dans la cour de l’école que les « grands enfants » s’écharpent !

 

M. le Maire donne lecture des lettres de M. le Préfet en date du 26 juillet et 28 septembre relatives aux réclamations de M. Jamet, instituteur, pour la question des frais de bureau et pour le chauffage.

            « Le Conseil maintient les termes de sa délibération du 10 août 1912 et décide que le service de chauffage sera assuré par une femme de service et prie M. le Préfet d’inviter l’intéressé à remettre une clef d’un des communs afin que la commune puisse remiser son combustible. »

 

Au cours de la même séance, il est décidé :

 

            « Considérant que le jardin de l’école est une propriété communale sans affectation spéciale et comme telle a le droit incontestable d’en disposer à son gré, et que s’il a été mis à la disposition ce n’est qu’à titre gracieux comme récompense pour le service que ce fonctionnaire pourrait rendre comme secrétaire de mairie,

            Considérant que l’instituteur ne remplit plus la fonction de secrétaire de mairie,

            Pour ces motifs, à l’unanimité,

            Est d’avis que le dit jardin sera retiré à M. Jamet, instituteur, à partir du 1er Janvier 1914, et prie M. le Préfet d’inviter le sus-dit à rendre les clefs des portes du jardin à la mairie. »

 

Par une autre délibération prise au cours de cette même session :

 

            « Le Conseil demande expressément que tous les enfants de la commune soient assis sur les tables de la classe et non sur de simples bancs à l’exclusion des enfants étrangers à la commune. »

8 février 1914 :

            M. le Maire donne lecture de la lettre de M. le Préfet en réponse à la délibération du 9 novembre 1913 demandant que la direction de l’école soit confiée à une institutrice.

            Le Conseil,

            Considérant qu’en cas d’insuffisance de ressources, les communes peuvent obtenir une subvention de l’État, pour payer la maîtresse de couture,

            Considérant que depuis plusieurs années la commune n’a reçu aucune subvention pour payer la maîtresse des travaux de couture nommée à l’école de St Éman,

            Considérant que les communes qui ont demandé le remplacement de l’instituteur de l’école mixte par une institutrice reçoivent en entier le montant de la subvention,

            Dans ces conditions, le Conseil a l’honneur de faire remarquer à M. le Préfet qu’en imposant d’office la commune pour rétablir le crédit de la maîtresse de couture, il a outrepassé son droit,

            Et refusant de participer à cette dépense, le Conseil fait défense absolue au Maire de ne signer aucun mandat sur ce crédit imposé d’office pour la maîtresse de couture.

Déclaration du conseil municipal en date du 8 février 1914, en réaction à une lettre du Préfet

Au cours de la même séance, est à nouveau abordée la question du jardin de l’école…

 

            M. le Maire donne lecture de la lettre de M. le Préfet en date du 8 décembre 1913 sur la délibération prise demandant que le jardin de l’école soit retiré à l’instituteur.

            Le Conseil,

            Considérant que le jardin de l’école est propriété communale sans affectation, et que cette propriété ne provient pas d’une acquisition pour laquelle l’État aurait accordé une subvention, mais étant la conséquence d’un échange de terrain entre la commune propriétaire et M. de Goussencourt,

            Que M. le Ministre de l’Instruction Publique a approuvé dans leur ensemble les plans et devis de la construction scolaire, il n’a aucun droit d’imposer une destination à un terrain excédant la construction,

            Que si le Conseil municipal en a donné la jouissance à l’instituteur, ce n’est qu’à titre gracieux résiliable,

            Qu’en vertu des propriétés ayant des affectations spéciales, un Conseil est libre d’en disposer à son gré dans l’intérêt public,

            Que M. l’Inspecteur d’académie n’a pas à être consulté sur cette question, l’intérêt de l’école n’étant pas en cause dans cette affaire, mais seulement celui de l’instituteur,

            Considérant qu’une porte du jardin donne accès sur un sentier public, qu’en conséquence il est inutile de passer dans les cours de l’école,

            Pour ces motifs,

            Le Conseil, à l’unanimité, décide que le jardin soit retiré immédiatement à M. Jamet instituteur, afin de pouvoir y effectuer divers travaux, plantations d’arbres, et élagage des haies,

            Que la jouissance en soit donnée à M. Allain Charles, remplissant les fonctions de tambour-afficheur en rémunération pour son service dont le salaire est peu élevé,

            Que la porte communiquant avec les cours de l’école soient immédiatement condamnées,

            Et prie M. le Préfet d’inviter l’intéressé à remettre les deux clefs du jardin au maire.

21 Février 1915 :

 

Quand les travaux de couture deviennent les « travaux à l’aiguille »… l’appellation des cours donnés par la maîtresse de couture a gagné en élégance ! C’est désormais le vocable de « travaux à l’aiguille » que l’on retrouve dans le registre des délibérations.

Au cours de cette séance de février 1915, on peut lire les décisions suivantes :

 

            Vu notre délibération en date du 9 novembre 1913 demandant que la direction de l’école mixte soit confiée à une institutrice et notre délibération en date du 8 février 1914, tendant à obtenir un revenu pour le paiement de la maîtresse des travaux à l’aiguille,

            Considérant que pour l’année 1914, la commune a payé pour cette dépense du 1er janvier au 1er octobre 1914, la somme de soixante francs,

            Et que la commune n’a pas de ressources spéciales,     

            Est d’avis que M. le Préfet veuille bien accorder à la Commune une subvention de soixante francs sur le crédit mis à sa disposition par l’État.

Et par la délibération n° 313, on apprend que M. Jamet, instituteur, a été mobilisé :

 

            Le Conseil est d’avis de faire tailler les arbres et la haie du jardin de l’école et de donner la jouissance entière du jardin de l’école à l’institutrice intérimaire.

Délibération du conseil municipal du 21 février 1915

22 août 1915 :

 

L’institutrice intérimaire, Melle Liger, est autorisée par le Conseil à s’installer dans la maison d’école à partir du 1er octobre 1915.

21 novembre 1915 :

            Le Maire expose au Conseil que Melle Liger institutrice intérimaire n’a pas été payée pour les trois mois de couture qu’elle a faits en 1914 qu’en conséquence il lui est dû pour ce trimestre la somme de vingt francs,

            Le Conseil ouï l’exposé du Maire est d’avis que la dite somme soit payée à Melle Liger,…

 

Par la délibération n° 326, à la même séance il est décidé :

 

            Vu l’augmentation du combustible, le Conseil vote la somme de cent vingt francs pour l’achat de mille kilos de charbon pour l’école et la mairie.

 

Il convient aussi de loger l’instituteur intérimaire :

 

            Le Conseil est d’avis d’autoriser le Maire à louer un local chez Mme Grégoire pour loger M. Lecomte, instituteur intérimaire.

13 février 1916 :

            Il est dû à Madame Virton loueur de chevaux et voitures à Illiers, la somme de quinze francs pour avoir fait trois voyages pour conduire les instituteur et institutrice intérimaires de Illiers à St Éman et de St Éman à Illiers en 1915 et 1916.

 

            Le Conseil approuve une dépense de 6 francs, mandatée à la date du 4 avril 1915 au nom de M. Lefebvre, pharmacien, pour achat de formol pour désinfecter la salle de classe.

 

            Sur la proposition de M. le Maire, le Conseil vote une somme de vingt-cinq francs pour indemnité de déplacement à Mme Robinet, institutrice, faisant l’intérim à Saint-Éman.

27 mars 1917 :

 

La délibération n° 340 prise au cours de cette session, nous amène à nous pencher sur un aspect méconnu de la Grande Guerre, à savoir celui du travail des écoliers.

NDLR : à découvrir ce document très intéressant, ayant valeur de témoignage historique sur des faits importants dans notre département (source : Archives Départementales d'Eure-et-Loir

 


      

M. le Maire donne lecture de la lettre de M. le Préfet en date du 20 février 1917 relative à l’organisation de la main-d’œuvre scolaire,

            Le Conseil

            ouï l’exposé de la dite lettre,

            Considérant qu’il n’existe aucun terrain non cultivé dans les environs de l’école,

            Décide l’achat de graines, de semences, plants et outils pour cultiver la partie de jardin de l’école non utilisée par l’institutrice.  

Délibération du conseil municipal du 27 mars 1917
Affiche nationale d'appel à la jeunesse scolaire française

1er Juin 1919 :

            Le Conseil vote une somme de vingt-cinq francs pour indemnité de déplacement pour déménagement à Madame Robinet, institutrice intérimaire à St Éman, du 1er janvier 1916 au 12 mai 1919.

 

31 août 1919 :

            Le Conseil décide qu’un cours d’adultes ne sera pas ouvert pendant l’année 1919-1920 dans l’école mixte dirigée par M. Jamet.

 

9 novembre 1919 :

            Le Conseil vote une somme de soixante francs à M. Lecomte, instituteur, pour frais de déplacements, et invite le maire à faire faire toutes les réparations nécessaires aux bâtiments de l’école, maison et mairie, à acheter un foyer de poêle pour l’école.

 

22 août 1920 :

            M. le maire donne lecture de la circulaire de M. le Préfet en date du 10 août 1920 concernant l’organisation de l’enseignement post-scolaire agricole gratuit dans la commune.

 

28 novembre 1920 :

            Le Conseil vote la somme de vingt francs pour l’érection d’un monument commémoratif des instituteurs tués à la guerre (*).

(*) NDLR : Le fait que le maire de Saint-Éman soit un instituteur à la retraite n’est certainement pas étranger à ce geste de générosité.

 

20 juin 1922 :

            Le Conseil est d’avis qu’un cours pour adultes n’aura pas lieu en 1922-1923 dans l’école mixte dirigée par Melle Morel.

12 novembre 1922 :

            Sur la proposition de M. le Maire, le Conseil vote une somme de Cent francs à titre de gratification pour 1922 à l’institutrice, en remplacement du crédit alloué à la maîtresse des travaux de couture.

            Le Conseil autorise M. le Maire à s’entendre avec l’institutrice pour la fixation de six jours de congés supplémentaires à prendre chaque année suivant arrêté de M. le Ministre de l’Instruction Publique (*).

 

(*) NDLR : Dans les années 20, après la guerre 14-18, la main-d’œuvre faisait cruellement défaut dans les campagnes. En accordant ces jours supplémentaires, le Ministère de l’Instruction Publique participait à l’effort national et permettait ainsi aux enfants d’aider aux travaux des champs.       

 

29 juin 1924 :

Le maire M. Gouabault étant décédé, il est procédé à l’installation de deux nouveaux membres du Conseil, Louis Silly et Joseph Favré, et à l’élection du Maire, Ernest Percheron. Le secrétariat des mairies était souvent assuré par le ou la directrice d’école. C’était le cas à Saint-Éman comme l’atteste la délibération n° 484 :

            « Le Maire expose au Conseil qu’il y aurait lieu de répartir pendant les cinq premiers mois de l’année 1924, le traitement de secrétaire de Mairie de la façon suivante :

            50 francs pour le mois de mai à Mme Hallouin, directrice de l’école mixte, et 200 francs à titre de gratification à Melle Gouabault (*) secrétaire actuelle de la mairie. »

 

(*) NDLR : Après le décès de Ferdinand Gouabault, on constate à travers cette délibération que sa famille est toujours présente dans la vie communale à travers notamment le secrétariat de la mairie assuré par sa fille, ce qui ne pouvait se faire de son vivant pour prise illégale d’intérêt et favoritisme.

 

Au cours de la même séance, il est décidé qu’il n’y aura pas de cours d’adultes en 1924-1925 dans l’école mixte dirigée par Mme Hallouin. Cette décision sera récurrente et ces cours ne seront plus dispensés à l’avenir malgré l’illettrisme toujours prégnant dans nos campagnes. Dans le registre des délibérations nous pouvons encore lire  « Et après lecture les membres présents ont signé à l’exception de … qui ne signe ».

31 mai 1925 :

Conformément à la loi du 3 octobre 1886, il y a lieu de désigner trois personnes au plus pour faire partie de la commission scolaire.

            Le dépouillement a donné les résultats suivants :

M. Favré Joseph a obtenu huit voix

M. Choquet André a obtenu huit voix

M. Sotteau Charles a obtenu sept voix,

En conséquence MM. Favré, Choquet, et Sotteau, sont désignés membres de la commission chargée de surveiller et d’encourager la fréquentation de l’école (*) conformément à la loi du 28 mars 1882, dite Loi Jules Ferry.

 

(*) NDLR : Malgré l’instruction obligatoire, le cahier d’appel de l’école nous prouve que l’absentéisme n’était pas un vain mot, la liste des excuses et prétextes était longue pour justifier l’absence des écoliers… En 1927, le Conseil devra à nouveau délibérer sur la question de la fréquentation de l’école.

Article de loi portant sur l'instruction primaire obligatoire

6 septembre 1925 : Une école, c’est de l’entretien, et il faut penser à tout…

 

            M. le Maire expose au conseil qu’il y a lieu de procéder à la vidange des cabinets d’aisances de l’école communale ; Que le travail occasionnera une dépense approximative de 260 fr.

            Même séance, le Conseil est d’avis de faire procéder au ramonage des cheminées de l’école et de la mairie.

 

13 juin 1926 :

            Le Conseil est d’avis de faire procéder au lessivage et la désinfection de l’école.

À la séance du 21 novembre, on peut lire dans les délibérations :

            Le Conseil accepte les travaux exécutés à l’école, lessivage, lavage et peinture, par M. Grosjean, peintre à Illiers, et qui s’élèvent à la somme 292 fr.

            M. le Maire expose qu’il est dû à M. Lhermitte, charron à Illiers, la somme de 40 francs pour l’acquisition d’un banc pour le vestiaire de l’école.

            Le Conseil après l’exposé de M. le Maire décide l’acquisition d’un poêle pour la salle de classe.

 

27 novembre 1927 :

            M. le Maire expose au Conseil une circulaire de M. le Préfet sur la fréquentation scolaire.

            Le Conseil après en avoir délibéré forme des vœux très sincères pour que les enfants qui ne fréquentent pas l’école y soient forcés et les parents responsables poursuivis au besoin…

 

12 février 1928 :

M. le Maire expose en cette séance les instructions préfectorales en date du 4 novembre 1927 relatives à l’inspection médicale des écoles :

            Le Conseil après en avoir délibéré décide qu’une inspection médicale peut avoir lieu tous les trois mois, et votera la somme nécessaire pour couvrir les dépenses après instructions reçues.

 

25 août 1929 :

 

            Le Conseil est d’avis qu’il n’y aura pas de cours d’adultes en 1929-1930 dans l’école mixte dirigée par Mme Hallouin.

            Le Conseil décide de faire peindre et mastiquer les carreaux de la façade Sud de l’école. La peinture sera prise chez M. Riet, peintre à Illiers, la main-d’œuvre sera effectuée par M. Terminet, peintre à Saint-Éman.

            Le bois de l’école sera scié par M. Pichot Georges pour 35 fr.

 

23 août 1931 :

            Le projet de construction d’un garage demandé par l’instituteur et présenté par Monsieur Boissard, maître maçon à Illiers est rejeté. La dépense de 3000 fr nécessitée pour cette construction ne pouvant être supportée actuellement par la Commune.

22 novembre 1931 :

            Le Conseil fixe à 60 fr l’indemnité à verser à Madame Veuve Testault pour le nettoyage de la mairie et le sciage du bois de l’école.

 

7 mai 1933 :

Le Maire, Charles Sotteau, donne lecture de la lettre de Monsieur le Préfet d’Eure et Loir dans laquelle il invite le Conseil municipal à délibérer sur le maintien ou la suppression du poste d’instituteur à l’école mixte :

            Le Conseil, considérant :

1° que Saint-Éman se trouve à 5 km des écoles des communes voisines, distance ne permettant pas aux enfants de la commune de les fréquenter surtout l’hiver,

2° que l’effectif des élèves est appelé à augmenter par suite des naissances enregistrées depuis quelques années,

3° que l’école de St Éman pourrait recevoir tous les enfants des hameaux de Guignonville, des Perruches et des Dauffrais (de la Commune d’Illiers), qui porteraient le nombre des élèves supérieur à 25,

Pour ces motifs, demande au Conseil départemental de vouloir bien maintenir le poste d’instituteur public à l’école publique de St Éman.

 

18 novembre 1934 :

            Le Maire rend compte que Madame Rouzière, institutrice, a contracté une assurance contre les accidents qui pourraient survenir aux enfants fréquentant l’école. En 1936, nous trouverons une délibération analogue précisant que l’assurance des enfants des écoles contractée par Madame Rouzière sera reprise par la Commune, et qu’un avenant sera passé avec la Compagnie « La Persévérance ».

 

19 septembre 1935 :

            Monsieur le Maire donne lecture de la lettre de Monsieur le Préfet d’Eure et Loir en date du 10 septembre 1935 donnant le résultat de la visite de l’école par la délégation cantonale. Dans cette lettre, le Préfet prie la municipalité de vouloir bien procéder, pour la rentrée des classes, à la réfection des peintures, des murs et du plafond de la classe…

            Il présente au Conseil le devis établi par Monsieur Riet, peintre à Illiers, s’élevant à 1310 fr.

            Le Conseil ouï l’exposé de Monsieur le Maire, décide la réfection des peintures de la classe à la condition toutefois que les travaux puissent être terminés pour le 28 septembre… délai de rigueur. Il autorise le Maire à traiter avec Monsieur Riet, sous condition de la réserve précisée, le devis de ce peintre étant avantageux.

 

27 décembre 1936 :

A lire la délibération prise au cours de cette séance, on se dit que la démarche faite par la commune auprès de la compagnie d’assurances « La Persévérance » a dû manquer d’insistance :

            Le Conseil décide de rembourser à Madame Payement, institutrice, la prime d’assurance accidents pour les élèves de l’école de Saint-Éman, année 1936-1937.

 

11 novembre 1938 :

            Le Conseil municipal, après examen, décide de ne donner aucune suite au projet de création d’une cantine scolaire.

 

11 juin 1939 :

            Le Conseil, après avoir pris connaissance de la lettre de M. l’Inspecteur primaire attirant l’attention du maire et la responsabilité de la commune qui serait engagée si un accident était occasionné du fait de l’excavation du préau, décide à l’unanimité de combler l’excavation et donne autorisation au maire de traiter le travail au mieux avec Monsieur Larue, maçon à Illiers. La dépense est évaluée à 800 fr environ.

2 décembre 1939 :

            En raison des circonstances actuelles (*), le Conseil décide qu’il n’y aura pas de cours d’adultes pendant l’hiver 1939-1940.

(*) NDLR : Mobilisation générale le 2 septembre 1939. Tous les hommes de 20 à 48 ans sont mobilisés. Comme nous l’avons précédemment écrit les cours d’adultes n’étaient plus dispensés à l’école de Saint-Éman depuis très longtemps…

Mai 1941 :

Sous la présidence de Félicien Duchêne, maire, et suite à la circulaire de M. le Préfet en date du 25 mars 1941, le Conseil doit fixer le nouveau règlement de la Caisse des Écoles.

 

            Art. 1 : Une Caisse des Écoles est instituée à St Éman en exécution de l’article 1er de la Loi du 15 octobre 1940. Elle a pour but de faciliter la fréquentation des classes par des récompenses sous forme de livres utiles et de livrets de Caisse d’Épargne aux élèves les plus appliqués, et par des secours aux élèves indigents, soit en leur donnant les livres et fournitures qu’ils ne pourraient se procurer, soit en payant leurs frais de scolarité, soit en leur distribuant des vêtements et des chaussures, et pendant l’hiver des aliments chauds.

            Art. 9 : Le Comité se réunit au moins trois fois par an, à savoir : dans le mois qui suit la rentrée des classes, dans celui qui précède Pâques et dans le mois qui précède l’ouverture des vacances.

            Art. 10 : Le Comité aura la faculté de convoquer à ses réunions, l’instituteur, l’institutrice ; ils n’auront que voix consultatives.

Statuts de la Caisse des Ecoles de la communes de Saint-Éman

21 novembre 1941 :

Le cours d’adultes ne sera pas ouvert au commencement de l’année scolaire 1941-1942 dans l’école mixte dirigée par Mme Sani.

 

L’article 6 du règlement de la Caisse des Écoles est modifié :        

            Le Comité présidé par le Maire élit chaque année un vice président, un secrétaire et un trésorier, lequel ne saurait être un instituteur. Le Comité est renouvelable tous les deux ans. Les parents d’élèves n’ayant plus d’enfants à l’école cessent automatiquement de faire partie du Comité et doivent être aussitôt remplacés.

 

Au cours de la même séance :

            Le Maire donne lecture de la note de l’institutrice (re)demandant la création à St Éman d’une cantine scolaire et l’installation d’un terrain de sports.

            Le Conseil, après discussion, demande qu’il ne soit pas donné suite aux propositions de l’institutrice ces dernières étant irréalisables au point de vue financier.

 

7 février 1942 :

Les statuts de la Caisse des Écoles font l’objet d’une nouvelle précision :

            … Le Receveur municipal remplit la fonction de trésorier-comptable dans les conditions du décret du 30 octobre 1935…

 

 6 juillet 1947 :

            Le Conseil, en raison de l’augmentation des fournitures, décide d’accorder une somme de 500 fr pour l’achat des fournitures, et ne faisant pas de cantine il décide d’employer la subvention de 2 000 fr à l’achat de livres scolaires dont l’école (*) est en pénurie.

(*) NDLR : L’école était dirigée par M. Brulard.

 

Le 11 juillet 1948, nous lisons, dans le registre, que l’approbation préfectorale était arrivée après la clôture de l’exercice, et qu’il a fallu l’année suivante, voter une nouvelle subvention pour l’achat des livres scolaires.

 

26 juin 1949 :

            Le Conseil décide de faire une distribution de prix au 14 juillet, il alloue une somme de 300 fr par élève de Saint-Éman, la ville d’Illiers devant donner la même somme à ses élèves fréquentant l’école.

29 octobre 1950 :

            Le Conseil décide de voter le paiement de l’indemnité logement à M. Vasseur, instituteur, chargé des cours postscolaires agricoles pour les années 1949 et 1950.

            Le Conseil examine la question soulevée par le chauffage de l’école, le maire expose que l’institutrice s’étant plainte que le poêle de l’école (*) fumait et ne chauffait pas. Vu le peu de ressources de la commune, le poêle de la mairie sera mis à la place de l’ancien, ce poêle marchant bien, le Conseil décide d’en rester là pour le moment, la saison étant à peu près terminée.

 

(*)  NDLR : Dans le sous-sol de l’actuelle mairie est remisé un poêle à bois en fonte de l’ancienne école, l’un des derniers témoins de cette période qui sait encore aujourd’hui, par sa beauté, enchanter nos pupilles. Jolie enluminure de mosaïques, délicat liseré de la mémoire aux teintes bleutées.

4 novembre 1951 :

            D’après l’arrêté ministériel, le Conseil décide de faire balayer l’école une fois par semaine par une femme de journée, ce travail sera fait par Mme veuve Choquet Adrienne.

 

2 mars 1952 :

            Après examen de la question du garage de l’école, le Conseil décide de remettre à plus tard la construction du garage, la commune n’étant pas assez riche et ayant déjà fait de gros travaux à l’école.

 

15 juin 1952 :

            L’institutrice ayant présenté une facture de frais de peinture refaites par elle dans son logement à l’école, le Conseil décide de la dédommager et lui attribuer une somme de 50 000 fr payable en 2 ans.

           

            Après lecture par le Maire du devis de réfection de la cour de l’école s’élevant à 75 338 fr et dressé par M. Marolles, entrepreneur de travaux publics à Bonneval, le Conseil accepte de faire les travaux pendant les vacances scolaires. Mais en raison de la modicité des ressources de la commune le Conseil demande à monsieur le Préfet de vouloir bien accorder une subvention à la commune pour lui permettre de mener à bien cette entreprise.

 

4 avril 1954 :

            Le Conseil décide que le bois de démolition du clocher évalué à 1 500 fr soit cédé à Mme Vve Bay et avec la somme il sera acheté des brioches aux enfants de l’école au 14 juillet.

            Dans le cadre des crédits accordés par la Loi Barangé du 28 septembre 1951, le Conseil examine le devis proposé par l’institutrice et l’approuve pour l’achat de livres à la bibliothèque de l’école avec l’allocation scolaire qui s’élève à 33 000 fr.

 

7 novembre 1954 :

            L’institutrice ayant demandé la construction d’un garage, le Conseil, après discussions et sur proposition de l’institutrice accepte de demander un devis (*) au maçon. Le financement de la dépense sera pris sur l’allocation scolaire, solde de l’année 1953, et sur la dotation de l’année 1954, et 1955.

(*) NDLR : Le devis de 102 195 fr présenté par le maçon sera accepté le 5 décembre 1954.

 

30 juin 1957 :

                L’institutrice ayant manifesté l’intention d’emmener certains enfants de l’école en voyage collectif à Paris le Conseil décide de voter une somme de 5 000 fr pour permettre d’effectuer ce voyage.

 

1er septembre 1957 :

                Le Conseil prend connaissance des factures présentées par l’institutrice pour fournitures de matériel scolaire et livres de documentation pédagogique :

-8 800 fr pour tableaux d’élocution, apprentissage du langage,

-4 800 fr pour panneaux sur le Monde, et l’histoire de la Révolution,…

 

            Il est présenté au Conseil la facture de M. Germond quincaillier à Illiers qui s’élève à 7 790 fr pour fourniture d’un poêle et de ses tuyaux à l’école.

 

29 juin 1958 :

            Le Conseil vote une somme de 10 000 fr pour un voyage scolaire des enfants de l’école à Versailles.

 

17 janvier 1960 :

            Après un exposé du maire se rapportant aux 4 télégrammes envoyés par l’institutrice à M. le Président de la République (Charles de Gaulle) , à M. le Ministre de l’Éducation nationale (Louis Joxe), à M. le Préfet d’Eure et Loir (Edmond Dauphin), à M. le Premier Ministre (Michel Debré) et ainsi libellés :

            Monsieur Duchêne Mary, maire de Saint-Éman, le Conseil des parents d’élèves vous demandent instamment de ne pas compromettre - unité nationale en accordant - fonds publics à l’école confessionnelle - sentiments très respectueux.

 

            Les frais d’envoi s’élèvent à 2 399 fr.

          Le Conseil délibère et décide que cette dépense faite pour la défense des écoles publiques pourrait être remboursée et prise aux dépenses imprévues après approbation de M. le Préfet.

25 juin 1960 :

 

Lettre du Préfet adressée à Monsieur le Maire de Saint-Éman

 

Objet : « Écoles à faible effectif - Ramassage des écoliers »

 

            J’ai l’honneur de vous faire connaître que M. le Ministre de l’Éducation Nationale a décidé d’examiner la situation des écoles ayant un très faible effectif, notamment celles qui reçoivent moins de 15 élèves.

            Le Comité technique paritaire et le Conseil départemental de l’enseignement primaire, chargés de ces examens, se sont livrés à une étude détaillée sur le cas de ces écoles.

            De cette étude, il ressort que l’école de votre Commune semble entrer dans la catégorie des établissements dont la fermeture serait à envisager.

            Dans cette hypothèse, le circuit de ramassage organisé par la Ville d’Illiers et qui passe tout près de Saint-Éman, pourrait être étendu de quelques km pour prendre en charge les 13 élèves de votre Commune.

            Ces 13 élèves seraient facilement répartis dans les 18 classes d’Illiers.

            Je vous serais obligé de bien vouloir soumettre ces propositions à votre Conseil Municipal lors de sa plus prochaine réunion afin qu’une décision puisse être prise avant la rentrée scolaire du 16 septembre prochain.

            Vous voudrez bien m’adresser, dans le moindre délai, la délibération intervenue à ce sujet.

                                                                                                                      LE PRÉFET,

24 juillet 1960 :

Lettre du Préfet au Maire de Saint-Éman le 25 juin 1960
Le Maire donne lecture de la note préfectorale du 25 juin 1960

            Le Maire donne lecture de la note préfectorale du 25 juin sur la fermeture éventuelle de l’école de St Éman. Il regrette cette fermeture. Effectivement le nombre d’élèves est inférieur à 15.

            Le circuit de ramassage des élèves sera en effet nécessaire et assez étendu car certains élèves ont 3 km à faire pour se rendre à l’école.

C’est certainement la mort dans l’âme que le maire et les conseillers (*) ont dû signer le registre des délibérations à l’issue de cette séance du conseil municipal actant la fermeture de l’école de Saint-Éman, condamnant à tout jamais au silence les chuchotements espiègles dans la salle de classes, les cris dans la cour, et les rires moqueurs sous le préau… fini l’écho de cette enfance, l’âge de l’insouciance … et plus personne, ou presque, aujourd’hui pour nous dire : « J’y ai usé mes fonds de culotte sur les bancs de  cette école de Saint-Éman... ».

 

(*) NDLR : A cette session extraordinaire siégeaient Duchêne Mary, maire, et Messieurs Gourdain, Ridet, Blain, Hallouin, Courteil. Absents : Renou et Choquet. Décédé, Grégoire.

18 septembre 1960 :

 

La fermeture de l’école est confirmée et effective à la rentrée scolaire 1960-1961.

 

            Le Maire informe le Conseil que plusieurs demandes de location du logement de l’institutrice lui ont été faites. Le Conseil décide de demander à M. le Préfet la désaffectation de l’école et du logement de l’institutrice afin de pouvoir louer ce logement.

 

            La note de M. le Maire d’Illiers (Georges Billebault) au sujet du transport des élèves de l’école est donnée en lecture. Le lieu de rassemblement est au transformateur du Pâtis. 7 élèves des Roselles ont presque 3 km à faire pour arriver au lieu de rassemblement ; ces enfants de 5 à 11 ans, feront ce trajet en pleine nuit à la mauvaise saison. Le Conseil demande à M. le Préfet de vouloir bien envisager un autre point, plus proche afin que les enfants ne soient pas en pleine nuit sur la route. La commune accepterait de payer un supplément pour cette modification.

30 octobre 1960 :

            Le Maire donne connaissance au Conseil du résultat de la surface corrigée faite par M. Laine, architecte, demeurant 24 bis, rue Florent à Illiers, pour le logement de l’institutrice, donne la somme de 1210,68 NF par an pour le loyer demandé et accepté par M. et Mme Lhuillery (*), locataires du logement. La location aura lieu par bail 3-6-9 ans à partir du 1er novembre 1960…

 

(*) NDLR : Le 07/02/2022, Léon Ridet nous indique qu’en cette année 1960 alors qu’il était mobilisé pour la guerre d’Algérie, son beau-frère M. Lhuillery n’avait pu prendre pleinement possession de l’ancien logement de l’institutrice car à partir de l’été, les locaux de l’ancienne école servaient à héberger des équipes de travailleurs étrangers venus goudronner les routes du village.

Logement de la mairie de Saint-Éman : décompte du prix du loyer (1960)
Logement de la mairie de Saint-Éman : décompte du prix du loyer (1960) - fin

Pour Saint-Éman, avec nostalgie, se tourne une page importante de son livre d’histoires… appartenant désormais au passé, parsemé de quelques tâches d’encre sur des cahiers d’écoliers oubliés au fond des casiers.

Registre des délibérations de la Commission scolaire et de la Caisse des Écoles

Les registres des délibérations du Conseil municipal ont pu être enrichis par cet autre document trouvé dans les archives municipales couvrant la période de 1902 à 1922. Ces commissions impliquaient, au sein du Conseil municipal, le maire et plusieurs conseillers élus délégués.

Nous vous en livrons quelques extraits :

 - L’an mil neuf cent deux, le huit février la Commission scolaire s’est réunie sous la Présidence de Mr le Comte de Goussencourt maire.

         Présents M.M. Cte de Goussencourt, Beaudoux, Fauquet.

         La Commission,

         Après avoir examiné les extraits du registre d’appel des enfants de la Commune de St Éman pour les mois d’octobre, novembre et décembre 1901, et janvier 1902,

         Considérant que les présences sont plus régulières que par le passé et que les absences proviennent soit de maladies soit de la mauvaise saison,

         Est d’avis que toutes les absences qui se sont produites pendant ces quatre mois sont excusables.

         Et après lecture faite les membres présents ont signé.

 

Transmis la dite délibération à Mr l’Inspecteur Primaire le 13 février 1902.

 - L’an mil neuf cent quatorze, le huit février à quatre heures du soir la Commission de la Caisse des Écoles s’est réunie à la mairie sous la présidence de M. Gouabault, maire.

         Étaient présents :

M. M. Gouabault, Percheron, Jublanc, Bourrier, Courteil François.

         M. le Maire donne lecture de la lettre de Mr le Préfet en date du 5 février 1914 relative à une demande de M. Jamet, instituteur pour fournitures scolaires.

         La Commission n’a pu fixer la somme due à M. Jamet attendu que celui-ci a refusé de remettre le registre de la Bibliothèque sur lequel les livres achetés par M. Jamet en 1912 et 1913 doivent figurer ainsi que les notes des fournisseurs.

 

 - L’an mil neuf cent seize, le vingt quatre septembre à dix heures du matin, la Commission de la Caisse des Écoles s’est réunie à la mairie sous la présidence de M. Gouabault, maire.

         Etaient présents :

M.M. Gouabault, Courteil François formant la totalité des membres en exercice non mobilisés.

         La Commission,

         Considérant qu’une somme de vingt-cinq francs est inscrite au budget primitif de la Caisse des Écoles pour achat de livres de prix en 1916,

         Considérant qu’aucune distribution de prix n’a eu lieu en 1916 demande l’autorisation de faire emploi de cette somme pour l’achat de fournitures scolaires ordinaires à distribuer gratuitement à tous les enfants de la Commune de St Éman.

         Et après lecture les membres présents ont signé à l’exception de M. Courteil qui a déclaré ne le savoir.

Délibération du 8 février 1902
Délibération du 8 février 1914
Délibération du 24 septembre 1916

         Registre et Statuts de la coopérative scolaire de l’école de St Éman

Sur un cahier d’écolier aux pages quadrillées, une écriture soignée, à l’encre bleue, trace un épisode de l’histoire de la coopérative scolaire de l’école de Saint-Éman. Un témoignage émouvant où nos « chères petites têtes blondes » s’organisaient pour préparer un voyage scolaire à Paris, et jouaient « à la marchande » en vendant quelques lapereaux nourris aux grains d’avoine…

Au cœur de l’école, et outre la mission pédagogique de l’enseignant, il existait une coopérative scolaire qui avait pour objet, sous l’autorité permanente de l’Instituteur ou de l’Institutrice :

Statuts de la Coopérative Scolaire de Saint-Éman (1947)
Registre de la Coopérative Scolaire de Saint-Éman (1er mars 1948)
  1. de former et de développer chez les élèves l’esprit d’entraide et de solidarité ;

  2. de prendre soin de l’école et de la rendre agréable de façon à la faire aimer ;

  3. d’entretenir et d’améliorer la bibliothèque et le musée scolaire, le matériel de jeux, le cinéma, la T.S.F., etc.

  4. d’organiser des fêtes scolaires et sportives, des voyages d’études et des excursions ;

  5. de resserrer les liens de solidarité entre l’École et les Familles.

Les statuts de la coopérative scolaire de Saint-Éman dont le siège était à l’école, ont été déposés le 1er mars 1947. Cette coopérative était adhérente à la Section Départementale de l’Eure et Loir de l’Office Central de la Coopération à l’École.

 

C’est le 1er mars 1948 que les élèves se sont réunis et ont procédé au vote pour la création définitive de la Coopérative scolaire :

 

            Les élèves de l’école de Saint-Éman se sont réunis pour savoir s’ils devaient créer une coopérative.

            Un vote a eu lieu. 20 élèves ont répondu oui. Ce sont :

            Melles Mireille Bay, Maryse Bay, Lucette Crépeau, Simone Crépeau, Yolande Ridet, Giséle Ridet, Eliane Ridet, Denise Renoncet, Yvette Renoncet, Roberte Renoncet, Iréne Pichot, Yvette Poirier, Marie Louise Crépeau

            Mrs Michel Bay, Pierre Crespeau, Roland Ridet, Léon Ridet, Albert Bay, Marc Delamare, Michel Rachat.

 

            Il a été décidé que chacun verserait une cotisation mensuelle de 10 f par mois.

            De plus Madame Bay mère de nos camarades Maryse et Mireille, nous faisant don d’une lapine, nous décidons de faire l’élevage d’une nichée pour vendre les lapins au profit de la coopérative.

 

Vendredi 7 mai 1948 :

            Aujourd’hui nous avons installé les 5 petits lapins dans une dépendance de l’école.

            Et nous avons désigné les équipes chargées d’aller à l’herbe.

            Merci pour ce généreux don de Madame Pichot mère d’Irène qui a donné 1 kilo d’avoine pour nourrir les lapins de la coopérative.

 

6 novembre 1948 :

            Les élèves adhérents à la Coopérative ont voté pour réélire les membres du bureau :

            1° Élection du président. Par 12 voix sur 17, 4 bulletins annulés, Maryse Bay est élue présidente.          

            2° Élection du secrétaire, Mireille Bay est élue avec 14 voix.

            3° Élection du trésorier. (*) Lucette Crépeau est élue trésorière au deuxième tour.

(*) NDLR : La désignation de « l’argentier » de la coopérative est plus délicate,… cinq candidats se soumettaient au suffrage, il y a eu ballotage. Un deuxième tour a été nécessaire, Lucette Crépeau l’emporte au final avec 18 voix.

25 juin 1949 :

            La présidente, la jeune Maryse Bay, était active et pleine d’initiatives. Le 25 juin 1949, elle prenait sa plume pour écrire à l’Inspection académique d’Eure-et-Loir, en prévision d’une sortie scolaire :

 

            Madame,

Je vous prie de bien vouloir nous donner les renseignements suivants :

1- Quelle est l’adresse du centre d’accueil de Paris recevant les coopératives en voyages et quels en sont les prix cette année,

2- Devons nous changer les cartes des coopérateurs affiliés à la fédération tous les ans,

Veuillez agréer madame nos remerciements avec l’expression de nos sentiments respectueux

         Maryse Bay présidente de la coopérative

Lettre de la jeune Maryse Bay à l'Inspection académique le 25 juin 1949

Aujourd’hui, l’école n’est plus qu’un lointain souvenir. Certains se désolent de voir cet édifice tomber dans l’oubli et perdre son cachet architectural du XIXe siècle, aux lignes symétriques et harmonieuses dont on aime souligner aujourd’hui, quelques détails gagnés par une dégradation galopante : fronton avec tympan et son cadre mouluré, parement de briques, épi de faîtage en zinc, … et au fond du jardin, une petite fontaine aux murets de briques moussues avec ses marches. 

L'école de Saint-Éman
Ecole de Saint-Éman : fronton avec tympan et son cadre mouluré, parement de briques, épi de faîtage en zinc
Ecole de Saint-Éman : au fond du jardin, une petite fontaine aux murets de briques moussues avec ses marches

À côté du bâtiment, se dresse à présent la nouvelle mairie. Un siècle sépare ces deux édifices. Des générations d’émanois pourraient avec nostalgie témoigner du vécu et se faire l’écho des journées rythmées par la rentrée des classes, des récréations et des remises de prix en fin d’année scolaire… cris d’enfants, bruit de cavalcades effrénées, rires, qui faisaient résonner les notes de la bande originale de la vie au cœur du village. 

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