Livres de classe, livres de la bibliothèque de l’école d’antan
Dans le sombre et poussiéreux grenier de la mairie, sommeillent, sur des étagères, quelques ouvrages qui n’ont plus été feuilletés depuis la fermeture de l’école de Saint-Éman en 1960. Ces livres de classe sont les vestiges de cette période révolue. Certains sont soigneusement recouverts de papier kraft avec parfois le nom de l’élève à qui ils appartenaient… On y trouve aussi des livres de bibliothèque aux jolies reliures dont l’école avait été dotée grâce aux aides allouées par la Loi Barangé dans les années 1950.
Des livres aux couvertures et aux titres qui sont familiers aux plus anciens d’entre nous, livres de grammaire, de leçons de choses, d’orthographe, le fameux « Bled »… des livres qui préparaient au certificat d’études.
Le livre sur « La Guerre de 1914 » devait donner du sens au monument de pierre blanche qui se dressait devant l’école et que les petits écoliers apercevaient à travers les fenêtres de la classe.
Les ouvrages de la bibliothèque invitaient aux voyages, bien loin des terres de Saint-Éman, avec les classiques tels que « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne, « Voyage d’une famille autour du monde » par Lady Brassey. Mais nombreux étaient les jeunes élèves qui devaient préférer se changer les idées en prenant le livre à la couverture colorée et attrayante de « Boucles d’Or et Pomme d’Api »…
Insidieusement, se glisse parmi les manuels, un livret traitant de l’« Enseignement antialcoolique ». Un fléau responsable de nombreux faits divers comme le rapporte notre revue de presse au début du siècle dernier… Oserions-nous dire que cela appartient désormais au passé !
Les leçons de morale étaient de première importance et comme un rituel, commençaient la journée de classe avec une citation inscrite à la craie sur le grand tableau noir. Une reproduction sur l’époque moyenâgeuse, encadrée, que nous avons pu sauvegarder, traite du vice qui tenaille le voleur et le faussaire que l’on met au pilori, exposé à la vindicte populaire. Que cela serve de leçon à l’écolier qui serait tenté de voler les calots ou les osselets de ses petits camarades dans la cour de récréation !
Toujours dans le grenier de la Mairie, nous avons le privilège et la chance d’avoir conservé un cadre en bois clair verni, contenant quinze panneaux de carton entoilé édités par « La Maison des Instituteurs » de Saint-Germain-en-Laye (S-et-O), imprimés par Georges Lang à Paris. Ces quinze tableaux, recto, verso, reproduisent des scènes de l’Histoire de France, et de découvertes changeant la face du monde… par un carrousel reprenant une partie des illustrations nous vous invitons à réviser nos leçons d’Histoire au temps de l’école primaire avec la saveur d’une madeleine de Proust à l’heure du goûter…