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Au temps du XVIIIe siècle, le siècle des Lumières

Saint-Éman : à travers les registres paroissiaux, et les actes des tabellions

Le siècle des Lumières celui du monde philosophique et littéraire, occulte les malheurs des petits gens qui devaient affronter, dans les campagnes, tantôt des hivers rigoureux (*) entraînant une misère profonde avec ses maraudeurs chapardant quelques maigres pitances, tantôt des pluies torrentielles pourrissant les récoltes. Comme si cela ne suffisait pas ! Des épizooties dévastaient les bovins, et autres animaux de basse-cour…. On multipliait un peu partout les processions et les longs pèlerinages pour s’attirer les grâces du ciel.

(*) « Le 31 décembre 1709, inhumation d’un mendiant trouvé mort dans un fossé sur la glace ».

La transcription des joies, des peines, à travers les actes de baptêmes, de mariage et de sépultures, porte l’empreinte des curés et des desservants qui se sont succédé dans la paroisse de Saint-Éman. Nous nous efforcerons dans ces pages d’apporter quelques lumières sur ces serviteurs de nos mémoires qui souvent restent dans l’ombre.

En ce début de siècle, dans les registres, les actes sont signés par Philippe Dallet, qui fut desservant puis curé de la paroisse de Saint-Éman de 1699 à 1708. Sa signature était agrémentée d’un paraphe généreux. Il aura ensuite la charge de la cure de Morvilliers. (NDLR : A l’ouest du département, commune du Thymerais, proche du Parc naturel du Perche).

Le 4 septembre 1703, en l’église de Saint-Éman, le curé Dallet inhumera sa mère née Marie Berthelot avec, à ses côtés, pour la célébration, le curé Jean Coutelle de la paroisse des Châtelliers-Notre-Dame.

En 1710, dans les archives paroissiales d’Illiers nous lisons :

« L'an 1710, le 1er septembre, a esté baptisé un filz né du légitime mariage de Nicolas Simon, maître d'écolle à Illiers, et de Catherine Bullion, nommé Nicolas-Henri. Le parrain a esté messire Henry-Marie-Barthélemy Du Mouchet de Saint-Éman, fils de messire Henry-Claude Du Mouchet, seigneur de La Mouchetière, de Saint-Éman et autres lieux, et de dame Françoise de Bazin de Fresne ; la maraine Marie-Françoise Du Mouchet, fille de Charles-François Du Mouchet. »

Et quelques années plus tard, dans le registre de notre paroisse, nous apprenons par la plume de Jean Pèlerin (*), curé de la paroisse de 1710 à 1719 :

 

« Marie-Thérése, fille de messire Henry-Claude Du Mouchet, chevalier, seigneur de Saint-Éman, et de dame Françoise de Bazin, son épouse, a été levée sur les fonts de baptesme par Henry-Barthélemy-Marie Du Mouchet, fils dudit seigneur et dame, et par dame Catherine Brégent, veuve de messire Charles Nicole, lieutenant-général au siège présidial et baillage de Chartres, le 2e jour de septembre 1715. »

 

(*) Ce curé usait d’une particularité stylistique en mêlant son patronyme Pèlerin à notre saint Éman, moine-pèlerin venu de Cappadoce, en signant ainsi : « Le Bon St Emand pèlerin ». Un joli clin d’œil !

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C’est à partir de mars 1719 qu’officie le nouveau curé, Claude Cariere. Il fut d’abord chapelain à Thivars, puis curé aux Corvées, avant de rejoindre la paroisse de Saint-Éman qu’il servira jusqu’à son décès.

« Le lundi 21 janvier 1732, a esté inhumé dans la chapelle (*) de cette églize de Saint-Émand maistre Claude Carrière, curé de ladite églize ; en présence de MM. Les curez de Nonvilliers, des Châtelliers et de Méréglize. Signé : Angiboust, curé ; Henry-Barthélemey du Mouchet de la Mouchetière ; Alain Angiboust, curé de Méréglise ; J.B. Barbier, curé des Châteliers. »

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(*) NDLR : Aujourd’hui, il ne subsiste aucune sépulture de ce prêtre dans la chapelle sud de l’église. Nous avions entendu dire dans le passé, par l’ancien maire Gérard Courteil, que lors des travaux de réfection des dallages de l’église des ossements avaient été retrouvés en divers endroits. 

 

Au temps du curé Claude Cariere à Saint-Éman, des grosses (*) au bénéfice de la fabrique de Saint-Éman ont été insérées dans les registres paroissiaux, certifiées par le tabellion, avec une calligraphie qui enchante l’œil.

(*)  Grosse : Copie exécutoire d’un acte notarié.

Dès février 1732, le défunt curé Cariere sera remplacé par Pierre Saulton qui était précédemment vicaire à l’église Saint-Jacques d’Illiers.

Dans la région, en 1735, on apprend les ravages d’une terrible grêle à l’approche de la moisson avec, pour effet de reconsidérer les taxes et impôts à prélever :

 

 « Le 16e jour de juillet 1735, une grêle épouvantable ravagea la plus grande partie des Élections de Blois, Vendôme, Châteaudun et Chartres. Les deux paroisses (*) de cette ville d'Illiers souffrirent dans leurs grains une perte de plus de moitié. On envoya des élus dans tous les lieux grêlés pour connoître des dommages, et l'année suivante il y eut de la diminution dans les tailles et dans les décimes. »

(*) NDLR : La paroisse de Saint-Hilaire d’Illiers-en-Perche desservait celle de Saint-Éman.

 

Le 26 novembre 1738, sont célébrées en l’église de Saint-Éman les obsèques du curé de la paroisse Pierre Saulton décédé à l’âge de 35 ans. Les curés des environs étaient présents et ont tous signé le registre.

Jean Baptiste Delabrière, âgé de 66 ans, arrive sur la paroisse en janvier 1739, il y décédera deux ans plus tard.

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Louis Bailleau, nouveau curé, fait son arrivée à Saint-Éman courant janvier 1742. Il officiera pendant 12 ans jusqu’en 1754. Il rejoindra plus tard l’église d’Ermenonville-la-Petite.

En 1744, un acte de décès relate la présence de dame Françoise de Bazin, châtelaine de Saint-Éman au couvent de Courville :

 

« L’an 1744, le 4 du mois de novembre, a été inhumée dans l’église de Saint-Nicolas dame Françoise de Bazin de Fresne, veuve de messire Henry Du Mouchet de La Moustière, écuyer, seigneur de Saint-Amand et autres lieux, décédée du jour d’hier chez les dames religieuses du Couvent de Courville chez lesquelles elle étoit en pension, âgée de 67 ans ou environ ; ladite inhumation faite en présence de messire Henry-Claude-Charles Du Mouchet de La Mouchetière, écuyer, seigneur du Vaumonteuil, son fils, et de damoiselle Marie-Thérése Du Mouchet de la Mouchetière, sa fille,... »

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La même année, le curé Bailleau assiste, à Illiers, à l’inhumation d’un tourneur mort dans de tragiques circonstances :

            « L'an 1744, le 29 septembre, a été inhumé dans le cimetière de céans le corps de Nicolas Guilbert, tourneur, décédé d'hier par un accident à lui arrivé le dimanche 27 du présent mois, fesant tirer les boestes au feu de joye allumé en action de grâce de la convalescence de Louis XV notre roy. A son inhumation ont assisté MM. les officiers de Mme la comtesse de Watteville en corps, accompagnés de deux compagnies de bourgeoisie sous les armes, qui lui ont rendu les honneurs de la guerre.

Signé : Coudougnan ; N. Guilbert ; David ; Janvier ; J. M. Dourdaine ; Fourré ; P. Genegé, capitaine du cartier ; Gadeau ; L. Gadeau ; Gaudin ; J. B. Tasset ; Louis Tasset ; Jean-Charles Couvé ; A. Coquard ; Tramblay ; Viau, vicaire de Saint-Hilaire ; Bailleau, curé de Saint-Éman ; Chereau, clerc de la paroisse Saint-Jacques d'Illiers ; Sachet ; Péan, vicaire ; Hersant. »

Dès le mois de janvier 1755, la vacance de la cure de Saint-Éman est attestée dans le registre paroissial. Les enfants de la commune nés au début de l’année seront baptisés par les curés des Châtelliers et de Grand’Houx. À partir du mois de juin, le desservant (*) Aubin est signataire des actes en qualité de curé de Saint-Éman.

 

(*) NDLR : Sous l’Ancien Régime, le desservant est un prêtre qui accomplit les fonctions paroissiales dans une église ou chapelle laissées vacantes.  

En ces temps-là, les environs de Saint-Éman étaient peu sûrs, la preuve en est apportée par un extrait des registres de la paroisse d’Illiers :

 

« Le 28 mars 1757, inhumation d'un homme trouvé assassiné, sans teste, sur le chemin d'Illiers à Charonville, près les bois de Franchage. »

En l’an de grâce 1761, bénédiction de la cloche de l’église de Saint-Éman :

 

« L’an 1761, le 28e juillet, a été bénite au nom des saintes Anne et Henriette une cloche de cette église. Le parain a été messire Gilles-Henry de Cosne, écuyer, seigneur du Rouvray et autres lieux ; la maraine dame Anne-Marguerite-Françoise de Givais, épouse de messire Henry-Barthélemey-Marie Du Mouchet de La Mouchetière, écuyer, seigneur de Saint-Éman et autres lieux. »

(NDLR : ladite petite cloche pèse 446 livres.)

 

Voicy l’inscription : J’AY ETE FONDUE PAR LES SOINS DE CLAUDE DE SAINT-AUBIN, PRETRE, CURE DE SAINT-ÉMAN, ET BENIE PAR MAISTRE JOSEPH BICHON, PRETRE, LICENTIE-ES-LOIX, CURE DE SAINT-HILAIRE D’YLLIERS. LE PARRAIN MESSIRE GILLE-HENRY DE COSNE, ECUYER, SEIGNEUR DU ROUVRAY ; LA MARRAINE DAME ANNE-MARGUERITE-FRANCOISE DE GIVAIS, EPOUSE DE MESSIRE HENRY-BARTHELEMY-MARIE DU MOUCHET, ECUYER, SEIGNEUR DE SAINT-ÉMAN ; JEAN ONILLON, GAGER, 1761.

 

Signé : de Cosne du Rouvray ; de Givais du Mouchet de Saint-Éman ; du Mouchet de Saint-Éman ; de la Pinsonnière ; de Cosne du Mouchet de Saint-Éman ; Jouvet de Mirougrain ; N. Bouillie, curé de Nonvilliers ; de Saint-Aubin, curé de Saint-Éman ; Bichon, curé de Saint-Hilaire.

Pierre Meunier, curé, est arrivé à Saint-Éman en août 1762, à l’âge de 33 ans. Il était vicaire à Magny depuis 1758 et rattaché précédemment à la paroisse de Bû en 1756. Il décède à Saint-Éman le 19 septembre 1768, à l’âge de 39 ans, entouré de sa famille, Jean et François Meunier, ses cousins. Pierre et Pierre (idem) Lodier, son oncle et son cousin, ainsi que Jacques Halouin, cousin germain, étaient également à ses côtés.

 

« L’an 1768, le 21e jour de septembre, a été inhumé dans le cœur de cette église le corps de feu maistre Pierre Meunier (*), presbtre, curé de céans, âgé de 39 ans ou environ ; en présence de MM. Les curés de Saint-Jacques d’Illiers, Hersant ; Méréglise, Richard ; Les Châteliers, Esnault ; Grandhoux, Hue ; et vicaire de Saint-Hillaire, Bichon. »

 

(*) NDLR : Cette sépulture intra-muros n’est plus visible de nos jours, les travaux successifs survenus au niveau du dallage de la nef et du chœur ont eu raison de cette empreinte du passé, seule subsiste aujourd’hui la pierre tombale de la famille Crestot.

La paroisse, à partir d’octobre 1768, aura pour curé Nicolas Haye. Il décédera en plein exercice de sa cure à Saint-Éman le 11 juillet 1780 à l’âge de 46 ans.

En 1773, en l’église voisine des Chastelliers dame Marie (Châtelliers-Notre-Dame), des représentants du village de Saint-Éman assistent à l’inhumation de maître François Bois, ancien procureur au Parlement :

 

« L'an 1773, le 16 décembre, a été inhumé dans l'église de céans le corps de maître François Bois, ancien procureur au Parlement, âgé d'environ 75 ans. Signé : Haye, curé de Saint-Éman ; Barré ; du Mouchet de Saint-Éman ; G. Guihou, curé des Corvées ; N. Bouillie, curé de Nonvilliers ; J. M. Ramier, curé des Yys. »

 

En 1774, les paroissiens de Saint-Éman et des paroisses voisines étaient invités à se recueillir pour le repos de l’âme du roi Louis XV en l’église Saint-Jacques :

 

« L'an 1774, le 23e jour de juin, nous avons fait en cette église un service solemnel pour le repos de l'âme de feu notre roi Louis XV le Bien-aimé ; auquel ont assisté en corps les frères de la Charité, MM. les marguilliers, les officiers de justice, les officiers municipaux, les gentilshommes et un grand nombre de personnes. Et par l'ingénieuse dextérité de sieur Jacques Jouvet, seigneur de Mirougrain, a été construit dans le chœur de cette église un catafalque qui a attiré les regards d'un très-grand nombre de personnes des paroisses voisines et qui a tellement plu à tout le monde que, pour la satisfaction d'un chacun, il a été conservé dans le même état pendant neuf jours, et tous les jours de la semaine, après la messe du chœur, les cierges allumés et au son des cloches, nous avons chanté solemnellement un libéra pour la même intention. Signé : Hersant, curé. »

Le 8 février 1777, se déroulent à Saint-Éman, les obsèques de la mère du curé Nicolas Haye, décédée à l’âge de 76 ans.

 

            « Lan Mil Sept Cent Soixante et Dix Sept le huit de février a été inhumée sous les chapiteaux de cette église le corps de Marie Chapiseau veuve défunt François Haye laboureur… en présence de Nicolas Haye son fils curé de ce lieu… »

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En 1780, pendant cinq mois, la messe sera dite par Louis Bertrand, desservant la paroisse de Saint-Éman jusqu’en décembre avant de devenir le curé du Puiseux (NDLR : De l’ancien canton de Chateauneuf-en-Thymerais) jusqu’en 1792.

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En janvier 1781, les paroissiens seront confiés aux bons offices de René Fauve, curé, venu en voisin. Il était auparavant vicaire à l’église Saint-Jacques d’Illiers. Il est né le 4 octobre 1743 à Saint-Avit-les-Guespières. Il restera moins de deux ans à Saint-Éman pour rejoindre ensuite la cure de Gaudreville (NDLR : En limite de l’Essonne, dans la nouvelle communauté de communes Cœur de Beauce).

 

La paroisse de Gaudreville était également celle où officiait Maximilien Desuray le nouveau curé de Saint-Éman avant qu’il n’arrive en novembre 1782. En restant cinq ans dans le village, il allait assurer une certaine stabilité après les nombreuses nominations de prêtre et desservant constatées ces dernières années.

En novembre 1785, Pierre Michel Leblond, desservant, fera l’effet d’une comète dans le village car il célébrera les offices seulement deux mois  pendant une indisponibilité de Maximilien Desuray, attestée dans un acte de décès où le curé Renault des Châtelliers précise : « ...par nous, prêtre curé des Châtelliers Notre Dame, soussigné en l’absence de celle du curé de cette paroisse fut inhumé le corps de Pierre Lefevre, charretier, lequel est décédé hier en ladite paroisse subitement âgé de quarante ans... »

Même si Pierre Michel Leblond a fait un passage éclair sur la paroisse, nous pouvons nous attarder quelques instants sur son parcours. Après son passage à Saint-Éman, on retrouve Pierre Michel Leblond, à partir de 1788, à l’église Saint-Maurice à Chartres (NDLR : Lieu où furent déposées les reliques de saint Éman à la fin du Xe siècle). De 1791 à 1792, il fut vicaire épiscopal de l’évêque « constitutionnel » Nicolas Bonnet à la cathédrale... aux premières heures de la Constitution civile du clergé où il fallait prêter serment depuis la Révolution française. Pierre Michel Leblond exercera ensuite la profession d’enseignant jusqu’en novembre 1828, âgé de 67 ans. Il fut d’abord professeur de langues, puis régent de grammaire pendant 15 ans.

À Saint-Éman, en mai 1787, le nouveau curé Guillaume Piriou arrive de la paroisse d’Arrou où il était vicaire. Le Cercle de Recherches Généalogiques du Perche-Gouët nous apprend que le curé Piriou, au lendemain de la Révolution française, exerçait « sans rétractation et sans pouvoir ».

Cette mention fait référence au serment obligatoire instauré le 24 août 1790. Serment que devaient prêter les curés à la Constitution civile. À l’époque, ce texte faisait l’objet de caricatures opposant le prêtre patriotique prêtant de bonne foi le serment civique au prêtre aristocrate qui s’y soustrayait. 

 

« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée, d'être fidèle à la Nation, à la Loi, au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »

Le curé Piriou restera au village jusqu’en 1802. L’année suivante, la paroisse de Saint-Éman sera rattachée à celle des Châtelliers-Notre-Dame. En 1803, Guillaume Piriou officiera en l’église Saint-Martin à Ollé, sa nouvelle paroisse.

Dès l’an II, en 1793, les actes d’état civil sont rédigés et signés par Nicolas Jolivet, officier public et Toussaint Rousseau, agent municipal. Ce dernier procédait entre autres, aux publications des bans de mariage. On sait à travers les archives que le curé Piriou continuait à procéder à des inhumations à Saint-Éman en l’an V (1796-1797), la question du serment civique avait dû être réglée.

C’est le neuf prairial an huit (29 mai 1800) que Toussaint Rousseau signera son premier acte en qualité de maire provisoire… puis maire, le quatorzième jour du mois de germinal de l’an neuf (4 avril 1801).

Un autre siècle s’annonce !

À l’heure de la Révolution, le seigneur de Saint-Éman se meurt :

 

« L’an 1789, le 16e jour d’avril, a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse messire Henry-Barthélemy Du Mouchet de La Mouchetière, âgé d’environ 86 ans, en son vivant seigneur de cette paroisse.

Signé : Proust ; de Lamyrault ; Tasset, curé de Méréglise ; Louidé, curé de Magny ; N. Bouillie, curé de Nonvilliers;Bichon, curé de Saint-Hilaire ; Lhermite, vicaire de Magny ; Suhard, vicaire de Saint-Hilaire ; Renault, curé des Châtelliers ; G. Piriou, curé de Saint-Éman. »

La fabrique de Saint-Éman au XVIIIe siècle

Fabrique XVIIIe

Outre les dons et les biens transmis par testament, la fabrique de l’église de Saint-Éman bénéficiait également de rentes, de dons. Des registres d’une période allant de 1777 à 1783 nous en fournissent quelques détails :

- Reconnaissance d’une rente de 3 livres sur différents héritages aux vallées.

- 30 sous sur un setier de terre, terroir du clos Tassin.

- Procédures entre, la fabrique de Saint-Éman et les héritiers de Matturine Fouquet, femme de Louis Chalopin, pour la délivrance d’une rente de 50 sous léguée par ladite Fouquet.

 

Aux Archives départementales, ces informations deviennent palpables, et nous pouvons consulter divers documents retraçant l’activité des marguilliers ou gagers de la fabrique de Saint-Éman. Parmi eux, nous trouvons Jean Lepage, Pierre Auger, Michel Laille, …

 

Les livres de la fabrique permettent de constater que sur la période de 1757 à 1759, Jean Lepage, laboureur, demeurant aux Fauquetteries, présentait des comptes équilibrés :

Recette : 216 livres, 10 sous. Dépense : 210 livres, 19 sous et 9 deniers.

Pour la période biennale de 1766-1768, Pierre Auger, marguillier, mentionne dans les dépenses des quittances (factures) pour prestations de services et travaux d’entretien ainsi que des droits et taxes à acquitter. Les recettes sont principalement constituées par le fermage des terres de la fabrique, complétées par des rentes testamentaires, vente de bois et des droits de bancs dans l’église. Comme nous le prouve une pièce du 3 mai 1772, le bilan bisannuel était signé par le seigneur des lieux, M. Du Mouchet, et le curé Haye.

Reconnaissance de rente à la fabrique de Saint-Éman : 6 mai 1778, rédigé par François Tramblay, notaire, et principal tabellion de la chatellenie de magny, résidant à Illiers en Beauce,… On mentionne dans l’acte Toussaint Rousseau, garde Bois et Chasses demeurant au Paty paroisse de Saint-Éman….

Dans un acte du 28 mai 1783, on peut lire :  

            « Jean Louis Moisant procureur le plus ancien au siège de la haute justice de la Seigneurie de Saint-Éman faisant fonction de Juge pour la vacance de l’officier,

            Par devant Michel Simon Proust notaire tabellion du dit Saint Eman soussigné… »

Parmi nos archives, à la date du 24 juillet 1783, sur un parchemin vélin, figure un acte de reconnaissance de rente délivré et scellé par Proust, (*) notaire.

 

(*) NDLR : La famille Proust se transmettra de génération en génération l’office notarial d’Illiers, c’est ainsi que nous retrouvons Simon Proust titulaire de la charge de 1628 à 1690, puis Michel Proust de 1676 à 1711, et Michel Simon Proust en 1783...

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